Lors d’une consultation chez un médecin généraliste ou auprès d’un spécialiste, un examen des transaminases est prescrit. Ce terme mystérieux regroupe des éléments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Pour en savoir plus sur les transaminases, ce guide complet permet d’éclairer l’essentiel sur un réel problème de santé publique.
Table des matières
L’essentiel sur les transaminases
L’intérêt des chercheurs pour les transaminases est relativement récent. Il date du milieu du 20ème siècle, précisément en 1955. A l’époque, une équipe de l’Université de Naples en Italie fait une découverte importante concernant les transaminases. Commençons par définir exactement ce que signifient les transaminases et leurs effets sur la santé de l’homme.
Les transaminases représentent des enzymes établis dans les cellules de l’organisme. Ces enzymes sont constituées de protéines. Ils sont présents dans l’ensemble des tissus de l’organisme. Les transaminases sont particulièrement concentrées au niveau des muscles et du foie. Ces enzymes interagissent dans de multiples réactions d’ordre biologique. Ainsi, l’équipe de scientifiques napolitains a réussi à cerner que le taux de transaminases pouvait subir une modification en présence d’une maladie ou d’un dysfonctionnement de l’organisme.
Le taux de transaminases est une sorte de marqueur. Ce marqueur sert d’alerte aux praticiens qui peuvent déceler un trouble en analysant les résultats d’une prise de sang. En fonction du taux de transaminases, le médecin peut prescrire des examens plus poussés. Le prélèvement des transaminases est fait grâce à une prise de sang dans le bras, plus précisément au niveau du pli du coude.
Les différentes catégories de transaminases
Deux catégories de transaminases font l’objet d’analyses. On peut relever les ASAT et les ALAT. Comme ces catégories sont connues sous des dénominations parallèles, il convient de les citer pour mieux comprendre. Les transaminases ASAT ou aspartate aminotransférases sont aussi connus sous le sigle TGO ou SGOT. SGOT désigne le sérum glutamyl – oxaloacétate – transférase.
Pour leur part, les transaminases ALAT ou alanine – amino – transférase sont également reconnus sous le signe SGPT pour sérum glutamo-pyruvate-transférase- transaminase ou encore par le sigle TGP. Ces appellations complexes sont parfois utilisés indifféremment sur les résultats d’analyses, d’où l’importance de connaître tous les sigles et leur signification.
Les différents organes ou sont repérés les transaminases ASAT ou SGOT
Elles sont repérées dans le foie, les muscles, le cœur, les reins, le cerveau et le pancréas. Une quantité d’enzymes est également décelée auprès des muscles striés et dans les globules rouges. Les muscles striés concernent le squelette et le système cardiaque. Les transaminases ASAT sont présentes dans les cellules de tous les organes précités.
Les transaminases ALAT ou SGPT sont spécifiquement présentes au niveau des cellules du foie. Néanmoins, leur action est aussi détectée en quantité infime du côté des muscles striés et des globules rouges.
La prescription nécessaire des transaminases
Quand un individu bénéficie d’une excellente santé, la prescription d’un dosage sanguin des transaminases n’est pas utile. En contrepartie, une prescription devient nécessaire quand le praticien soupçonne des affections du cœur, du foie, ainsi qu’un probable infarctus du myocarde. Ainsi, le taux de transaminases dépend de la gravité de l’atteinte du foie.
Pour autant, les maladies chroniques du foie requièrent d’autres mesures. De plus, connaître le dosage des transaminases permet de détecter l’augmentation de ces enzymes dans le sang. En effet, leur présence excessive provient de leur libération dysfonctionnelle émanant de cellules malades du foie. Le praticien peut être amené à prescrire un dosage sanguin des transaminases dans plusieurs cas. Des symptômes généraux requièrent souvent ce type de prescription. Cela peut porter sur une fatigue anormale, une baisse de forme répétée, des nausées persistantes ou l’apparition d’un ictère ou jaunisse, entre autres.
En parallèle, les patients à risque hépatique élevé peuvent également faire l’objet d’une prescription de dosage sanguin des transaminases. Il s’agit de sujets atteints d’obésité, de diabète et de maladies auto-immunes. C’est également le cas des patients à risque d’hépatite B ou C, des usagers de drogues intraveineuses. Les personnes qui présentent des prédispositions familiales à une affection hépatique sont aussi concernées. Un foie atteint par un abus d’alcool doit être soumis à ce type de dosage sanguin.
Le déroulement de l’examen
L’examen a lieu à jeun comme pour toute prise de sang. Avant toute prise de sang, aucune activité intense ne doit être effectuée pour proscrire tout risque d’hémolyse. L’hémolyse est la destruction des globules rouges normalement présents dans le sang.
Le jour de la prise de sang, n’oubliez d’emmener la prescription médicale, la carte vitale, la carte d’Assurance maladie ainsi que les traitements médicaux en cours. Le tube de prélèvement contient parfois un anticoagulant. Après le prélèvement sanguin, les tubes font l’objet d’un examen et procurent un taux spécifique. Ce taux est signalé sur un document. Le document est transféré au médecin qui a établi la prescription.
Le praticien a deux options selon le résultat des examens. Il peut conseiller des examens complémentaires au patient ou lui donner un traitement approprié. Au cours du prélèvement sanguin, le dosage des deux catégories de transaminases ASAT et ALAT sont effectués de façon simultanée.
Les résultats possibles avec un dosage des transaminases
Les résultats comprennent le rapport ASAT/ALAT. Ce rapport est calculé afin de fournir plusieurs informations concernant la lésion ou la pathologie hépatique. Si les résultats se révèlent anormaux, un deuxième dosage est requis afin de confirmer les données.
La bonne interprétation des résultats
Les résultats propres à une prise de sang sont rarement suffisants afin d’établir un diagnostic. Cela ne dépend pas spécifiquement du dosage établi. C’est le praticien qui a demandé l’examen qui peut formuler un diagnostic après la confrontation des résultats.
Le diagnostic fait suite à un interrogatoire, un examen clinique et de potentiels résultats d’autres examens. En règle générale, une faible élévation du taux de transaminases ne constitue pas une anomalie en soi. Néanmoins, une élévation constante donc chronique des transaminases est déterminante quand l’augmentation est de 1,5 fois supérieur à la limite normale. Ce constat doit être effectué deux fois sur une période de 6 mois.
Pour plus de précision, il est préférable de prescrire un second dosage quelques semaines après le premier dosage. Par ailleurs, le dosage sanguin de l’activité hépatique doit intégrer au moins le dosage sanguin des gammas GT, de l’albumine et de la bilirubine.
Les indications spécifiques de résultats normaux
Pour un meilleur comparatif du taux des transaminases, il convient de connaître les résultats normaux de chaque catégorie d’individu suivant l’âge et le genre. En effet, le taux de transaminases est variable selon le sexe, l’âge, la température corporelle et l’IMC ou indice de masse corporelle.
En outre, les normes de transaminases subissent une infime variation selon la technique usitée par le laboratoire d’analyses médicales. Pour les données fournies dans ce guide, ils sont proposés uniquement à titre indicatif. Il faut toujours compléter les chiffres par l’avis d’un professionnel de santé.
Pour tous les sujets, le dosage est effectué pour une température corporelle de 37°C.
- Chez le nouveau-né, le dosage d’ALAT est de 5 à 35 UI/L et le dosage d’ASAT de 20 à 80 UI/L.
- Chez l’enfant âgé entre 4 et 14 ans, le dosage d’ALAT est de 10 à 35 UI/L et le dosage d’ASAT est de 10 à 35 UI/L.
- Chez la femme, le dosage d’ALAT est de 6 à 35 UI/L et le dosage d’ASAT est de 10 à 35 UI/L.
- Chez l’homme, le dosage d’ALAT est de 8 à 45 UI/L et de 10 à 40 UI/L. Les valeurs à 37° C sont des DGKC.
Pour un dosage établi avec une température du corps de 30°C, les valeurs normales sont un peu plus basses. Pour cette fois, il s’agit de valeurs SFBC.
- Chez le nouveau-né, le dosage d’ALAT est de 2 à 20 et le dosage d’ASAT est de 20 à 70.
- Chez l’enfant de 4 à 14 ans, le dosage est identique pour l’ALAT et l’ASAT car il est de 5 à 30.
- Chez la femme, le dosage d’ALAT est de 5 à 30 et le dosage d’ASAT est de 5 à 25.
- Chez l’homme, le dosage d’ALAT est de 5 à 35 et de 5 à 30 pour l’ASAT.
Les variations physiologiques des transaminases
Le taux de transaminases peut être influencé par de nombreux facteurs qui provoquent des variations d’ordre physiologique. Il faut intégrer les médicaments, la grossesse, la surcharge pondérale, la prise d’alcool, la vitamine B6. En ce qui concerne les médicaments, ils sont susceptibles d’augmenter l’élévation des transaminases. Il faut citer les anticonvulsifs à raison de 15%, les contraceptifs oraux pour un taux de 15% ainsi que les médicaments hépatotoxiques notamment dans le cadre d’un traitement prolongé.
- Pour sa part, la grossesse peut faire descendre le taux de transaminases de l’ordre de 20%.
- Pour sa part, la surcharge pondérale élève le taux de transaminases de 10% chez le sujet féminin, de 50% chez le sujet masculin.
- La consommation d’alcool provoque une élévation du taux de transaminases de 10 à 40%.
Quand au déficit en vitamine B6, il abaisse de 20% le taux des TGP. Pour rappel, les taux d’ASAT et d’ALAT sont exprimés en unités internationales par litre de sang d’où l’abréviation précité UI/L.
Le cas ou les résultats sont élevés
Si le taux des transaminases est anormalement élevé, il peut signaler la présence d’une lésion cellulaire. Le terme médical correspondant est la cytolyse. Un taux élevé de transaminases est souvent remarqué face à une destruction des cellules hépatiques. Ces atteintes hépatiques intègrent des affections d’ordre viral, microbien, toxique ou médicamenteux. C’est également le cas du cancer du foie.
En outre, un infarctus du myocarde, des parasitoses, des pancréatites, des atteintes musculaires peuvent également être mis en cause. Les sujets âgés de plus de 50 ans peuvent présenter un taux plus élevé en transaminases.
Les pathologies impliquées par les transaminases
Il s’agit de détailler davantage les pathologies propres aux transaminases élevées. Cela porte sur une augmentation des transaminases dans une proportion de 2 à 10 fois supérieures à la valeur normale. Dans cet exemple précis, il peut s’agir d’une hépatite infectieuse d’origine virale. Il faut inclure la mononucléose infectieuse, la varicelle de type zona ou le VIH. Il ne faut pas omettre d’autres formes d’hépatites infectieuses telles que la toxoplasmose, la syphilis, la septicémie. Il peut survenir une atteinte hépatique secondaire à travers le lupus, la polyarthrite rhumatoïde.
Par ailleurs, une augmentation des transaminases supérieures à 10 fois par rapport au dosage normal définit une hépatite virale de forme aiguë, une hépatite médicamenteuse et toxique voire une ischémie hépatique aiguë. Cette dernière peut être associée à une trouble du rythme cardiaque.
En parallèle, une augmentation des transaminases supérieure à 6 fois signale une affection alcoolique. Cela peut être le signe d’une cirrhose, d’une hépatite, d’une stéatose, d’une hépatite virale chronique. L’hépatite virale peut être médicamenteuse, et toxique ou auto-immune. Il ne faut pas négliger l’hémochromatose ainsi que la maladie de Wilson.
Les troubles provoquées par l’élévation des taux d’ASAT et d’ALAT
Il convient de signaler que l’hépatite due au méthotrexate ou l’hépatite C chronique n’entraînent pas d’augmentation notoire du taux de transaminases. Le diagnostic du praticien connaît plus de précisions avec un taux de transaminases élevé. S’il s’agit d’une élévation légère, de moins de 2 à 3 fois la valeur normale, les troubles sont d’origines diverses. Cela peut être lié à la consommation d’alcool, à l’hépatite virale chronique ou la stéatose. Pour information, la stéatose est l’accumulation de graisse dans les cellules du foie.
En outre, un rapport ASAT/ALAT supérieur au chiffre 2 est le signe d’une maladie alcoolique du foie. Si les résultats correspondent à une élévation très importante des transaminases, de l’ordre de 10 à 20 fois supérieur par rapport aux valeurs normales, l’hépatite virale aiguë est diagnostiquée. En effet, ce taux très élevé peut survenir dans une période comprise entre 4 à 6 semaines après la contamination.
Il ne faut pas omettre les lésions provoquées par la prise de médicaments, la présence d’une intoxication et l’ischémie hépatique. L’ischémie hépatique est illustrée par l’arrêt partiel de l’irrigation du sang au niveau du foie. Au vue des résultats émanant du laboratoire d’analyses médicales, le médecin peut être amené à prescrire des examens ou des analyses complémentaires afin d’affiner le diagnostic initial. Cela peut être représenté par une biopsie du foie, entre autres.
Les autres manifestations possibles rattachées à des transaminases élevées
Dans le cadre d’une jaunisse, les transaminases affichent un taux maximal quand la jaunisse fait son apparition. Par la suite, les transaminases enregistrent une baisse progressive. L’hépatite virale aiguë démontre une augmentation rapide avant la phase de l’ictère. S’il s’agit d’une hépatite d’origine médicamenteuse ou toxique, l’élévation du taux de transaminases est entraînée par des médicaments néfastes pour le bon fonctionnement du foie. Une obstruction des voies biliaires est un facteur à considérer.
Pour les atteintes hépatiques modérées de 2 à 10 fois la normale, il faut noter la présence possible de salmonellose, de leptospirose, de fièvre Q, de septicémies à bacilles gram négatif. L’atteinte hépatique secondaire concerne la périarthrite noueuse ou l’inflammation des vaisseaux sanguins moyens. Il faut aussi noter la maladie de Horton, le syndrome de Sjorgren, la sclérodermie, la vascularité, les hémopathies, la maladie de Still, les cryoglobulémies.
Le cas des transaminases avec un taux bas
Un taux de transaminases bas observé durant la grossesse ne constitue pas un facteur de risque. Cela peut être lié à un trouble temporaire sans gravité. Par contre, si la baisse de taux est assujettie à une carence, des suppléments en vitamine B6 sont préconisés afin de retrouver un taux de transaminases normal. Dans tous les cas, une asthénie ou fatigue profonde est ressentie par le patient quand les transaminases observent un taux anormal.
Le traitement potentiel face aux troubles des transaminases
A l’heure actuelle, le taux élevé en transaminases ne connaît pas de traitement spécifique. Le médecin va émettre des conseils et des recommandations multiples. Il va préconiser une baisse de la consommation d’alcool. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière font partie des incontournables afin de retrouver des valeurs normales en matière de transaminases.
Par ailleurs, le dépistage s’avère essentiel pour ce type de pathologie. En effet, un dosage sanguin effectué de manière régulière et systématique autorise le dépistage précoce des pathologies hépatiques d’ordre chronique. Cela permet de faire baisser considérablement la mortalité liée aux atteintes hépatiques provoquées par le cancer du foie. Le dosage sanguin fréquent des transaminases peut contribuer à la guérison des affections hépatiques grâce à des contrôles d’évolution du cancer du foie.
Le type d’interrogatoire proposé par le praticien
Pour déceler les affections hépatiques, le médecin pratique un interrogatoire approfondi. L’interrogatoire peut porter sur le mode de prise médicamenteuse. Cela peut inclure l’absorption de paracétamol, l’exposition à un toxique, des risques de contage viral. Le contage viral implique un séjour dans une zone endémique, une toxicomanie intraveineuse, une relation sexuelle sans protection. Si un médicament est suspecté de provoquer des troubles hépatiques, sa prise doit être stoppée sans attendre.
En outre, la migration vers la lithiase est possible dans le cas de douleurs biliaires, d’ictère ou d’angiocholite voire l’apparition d’une fièvre. Néanmoins, certaines formes d’affection hépatique ne présentent pas de fièvre et d’ictère. Cela peut fausser ou ralentir le diagnostic. Une hépatite à évolution grave ou fulminante est illustrée par une insuffisance hépatique liée à une baisse du taux de prothrombine.
Les médicaments qui provoquent une hépatite médicamenteuse intègrent les médicaments métabolisés par le foie. Les barbituriques sont généralement en cause à travers le phénobarbital, la rifampicine. Le diagnostic va se baser sur une enquête poussée des médicaments. Cela va inclure la posologie, la composition, la chronologie des faits suivant les anomalies cliniques et biologiques présentes.
Les 3 formes cliniques et biologiques concernent l’hépatite cholestérique, l’hépatite cytolytique et l’hépatite mixte. Néanmoins, la toxicité peut parfois s’avérer imprévisible. Le jeûne accentue la toxicité médicamenteuse au niveau du foie.