C’est en tout cas ce qu’a affirmé Frederic Worms, directeur adjoint de l’école normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris.
Il voit la pandémie du COVID-19 comme le point culminant de quelque chose s’inscrivant dans l’histoire, et qui doit nous permettre de remettre le vivant au centre de notre intérêt. Selon lui, cette pandémie nous permet de rassembler toutes les dimensions de nos vies que nous avons tendance à séparer et à cloisonner, pour les utiliser toutes ensemble contre le danger qui nous guette, et contre le virus mortel sur plusieurs plans. Il ne faut plus opposer les dimensions de notre vie mais au contraire, comprendre qu’elles font toutes partie de ce qu’il appelle le vivant. C’est pour lui une très bonne occasion de mettre en place un nouveau mode de fonctionnement pour le monde de demain, celui que nous allons devoir créer après la pandémie.
Santé, économie & politique
De plus, il insiste sur le fait que nous allons devoir mettre fin à l’opposition implicite qui existe entre politique et santé. Certains dirigeants pensent en effet que la politique ne doit pas se pencher sur le soin (comme D. Trump avec le « Obama’s Care »). Mais bien au contraire, selon F. Worms, il est temps que la politique se penche un peu plus sur les soins et sur la santé, pour que le 20ème siècle devienne le siècle de la santé publique. Si la politique et l’économie continuent de s’opposer farouchement à la santé publique, alors il sera très difficile de sortir de la crise sanitaire dans laquelle nous sommes. Il faut que ces trois notions coopèrent main dans la main pour sortir de la crise, et préparer l’après en évitant de tomber dans une nouvelle crise. En se concentrant uniquement sur l’économie, la santé en pâtira et la politique aussi, il en va de même si l’on se concentre sur la politique ou la santé. L’état de crise dans lequel nous sommes nécessite de changer la manière de faire.
Cette pandémie est là aussi pour nous rappeler que nous avons besoin des humains pour mettre en place un système politique et économique stable. Donc, cela prouve bien que la santé des individus est au centre de tout, car sans les individus il n’y a pas de système. Elle nous montre aussi que la vie, dans son sens le plus large ne représente pas chaque personne individuellement mais au contraire, notre collectif et tout ce qu’il représente.
L’après-confinement
Il sera complexe, car même si ce dernier nous a montré que nous avions besoin des autres, et que les relations sociales sont cruciales pour notre bien-être et notre survie, il a aussi engendré beaucoup de tensions entre les Hommes. Nous voyons toutes les forces et les faiblesses de chaque chose maintenant que nous en sommes réduits au minimum.
Nous devons ressortir plus grands de cette crise. Nous devons nous méfier de tous les pièges qui existent et dont nous avons pu nous rendre compte, et nous devons renforcer tout ce sur quoi nous pouvons compter.