Vous en avez peut-être entendu parler, mais depuis quelques semaines, le Ségur de la santé a été annoncé. Il s’agit d’une grande concertation qui a pour but la revalorisation des métiers de la santé, des salaires des soignants, etc. Cette démarche a pour but d’améliorer la santé publique pour tous. Et beaucoup de syndicats de la fonction publique veulent profiter de cette concertation pour étendre le débat à tous les métiers de la fonction publique. Ainsi, le gouvernement se voit contraint de considérer ces demandes et revendications des fonctionnaires.
Olivier Dussot, secrétaire d’État en charge de la Fonction publique prévoit de réunir les fonctionnaires de santé à Bercy durant l’habituel rendez-vous salarial. Mais les fonctionnaires tiennent à étendre cette négociation, afin qu’elle ne touche pas que les soignants.
Luc Farré, secrétaire général de l’Unsa Fonction publique a déclaré « On est arrivé au bout d’un système qui aboutit à une forme de déclassement des métiers de la fonction publique. C’est l’occasion de tout remettre à plat ». De plus, Mylène Jacquot (secrétaire générale de CFDT Fonction publique) ajoute que « le problème d’attractivité pour les métiers d’infirmiers ou d’infirmières se retrouve dans d’autres secteurs, comme en témoigne le nombre de candidats en baisse à beaucoup de concours ». Cette baisse d’attractivité a été prouvée par les rapports de la fonction publique, montrant que le taux de sélectivité des concours a atteint son taux le plus bas en 2017, chose qui n’était pas arrivée depuis 2001.
Revalorisation du salaire des enseignants
Dans le cadre des discussions sur la revalorisation des salaires, le salaire des enseignants est un sujet qui a lui aussi été abordé. En effet, Luc Farré rappelle que si le gouvernement a admis que les soignants français étaient moins bien payés que dans d’autres pays européens, c’est aussi le cas pour les enseignants, qui ne doivent donc pas être oubliés. Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT Fonction publique ajoute : « pompiers, éboueurs, agents de l’administration fiscale ou des douanes, et bien d’autres, ils sont nombreux à avoir été en première ligne et ça mériter une reconnaissance ». Ainsi, plusieurs organismes demandent le dégel du point d’indice.
Afin de revaloriser les soignants, l’exécutif étudie la possibilité d’une gestion différenciée du point d’indice selon les fonctions publiques. Cette idée avait déjà été envisagée en 2017, mais n’avait jamais été concrétisée. Elle avait pour but d’assouplir la gestion des collectivités territoriales. Mais les syndicats de personnels soignants ne sont pas d’accord, demandant à ce que les soignants des fonctions publiques d’État et de collectivités territoriales soient traités de la même manière que les personnels d’hôpitaux.
De plus, de nombreux fonctionnaires et syndicats de fonctionnaires sont en colère de voir que seuls les personnels soignants sont considérés dans les négociations en cours. Selon de nombreux syndicats, c’est l’ensemble de la fonction publique qui doit être revalorisée. Mais la revalorisation des personnels soignants pourrait déjà être très élevée, allant jusqu’à 4 milliards d’euros selon certains calculs faits par le cabinet de Roland Berger. En plus de cela, l’exécutif se doit de tenir compte des derniers effets des accords catégoriels qui ont été mis en place en 2016 sur la masse salariale publique, représentant un coût de 700 millions d’euros en 2020.