La surdité est un problème de santé très répandu dans le monde, surtout chez les sujets âgés. On estime qu’en France, 6 millions de personnes en souffriraient ! Parmi eux, seulement un patient sur 6 porterait un appareillage auditif pour de corriger ce handicap altérant considérablement sa qualité de vie et ses relations socio-professionnelles.
Pourtant, il existe actuellement de nombreuses prothèses auditives de plus en plus efficaces, performantes et discrètes. Ce sont de véritables concentrés de technologie qui permettent de changer radicalement la vie des personnes malentendantes, à condition bien sûr de choisir l’appareil qui convient le mieux à sa surdité. Alors quels sont les différents types de ces prothèses auditives ou « audioprothèses » ? Réponse dans le présent article !
Dans un premier temps, nous allons distinguer entre les audioprothèses externes et les prothèses implantables :
Table des matières
Audioprothèses externes : qu’est-ce que c’est ?
Ce sont des dispositifs qui se placent au niveau de l’oreille externe, c’est-à-dire soit au niveau du pavillon de l’oreille, soit à différents niveaux du conduit auditif externe. On en distingue plusieurs modèles, principalement selon leur emplacement et leur taille, mais ils ont tous en commun la présence des 3 constituants suivants :
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Le microphone : son rôle est de capter les ondes sonores se situant dans l’intervalle de fréquence utile (sons ayant une fréquence comprise entre 100 et 8000 Hertz) et de les transformer en signal électrique.
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L’amplificateur : son rôle est de réguler l’intensité des signaux sonores (amplifier les signaux faibles et diminuer les signaux trop forts).
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Le transducteur : son rôle est de transformer les signaux électriques en signaux acoustiques. C’est-à-dire qu’il reproduit des sons ou des vibrations qu’il transmet respectivement au tympan et à l’os mastoïdien (les os du crâne jouent également un rôle dans l’audition, principalement la mastoïde qui est palpable derrière l’oreille sous forme d’une bosse).
Quels sont les différents types d’audioprothèses externes ?
Voici donc les différents types d’audioprothèses externes :
1- Appareil auditif contour d’oreille (BTE)
Ce dispositif se place derrière le pavillon de l’oreille, c’est pour cela qu’il est également appelé BTE (Behind The Ear). Cette audioprothèse a comme principaux avantages de s’adapter à quasiment toutes les morphologies auriculaires et de traiter aussi bien les surdités légères que profondes, ce qui en fait l’appareil auditif le plus efficace et le plus répandu dans le monde.
Le principal inconvénient du contour d’oreille est qu’il est très visible, surtout chez les sujets aux cheveux courts, ce qui est souvent difficilement accepté par les patients. Il est également incompatible avec les porteurs de lunettes pour des raisons évidentes (le boîtier de la prothèse et le support auriculaire des lunettes occupent tous les deux la région rétro-auriculaire, ce qui est source de plusieurs problèmes d’ordre pratique…).
2- Appareil auditif mini-contour (Mini BTE)
Il se distingue du contour d’oreille classique principalement par la minière dont se fait la transmission des sons au tympan. En effet, celle-ci s’effectue par un écouteur qui se positionne directement au niveau du conduit auditif externe.
Le mini-contour se distingue également par sa taille nettement plus petite pour une meilleure discrétion. Ce type de dispositifs est indiqué pour des cas de surdités légères.
3- L’intra-auriculaire intra-conque (ITC)
Cette prothèse auditive est placée dans l’entrée du conduit auditif externe, c’est-à-dire à sa partie visible (appelée la conque). C’est l’aide auditive intra-auriculaire la plus volumineuse et la moins discrète, mais elle a l’avantage d’être facilement manipulable et de s’adapter aux surdités légères à sévères.
4- L’intra-auriculaire intra-conduit CIC (Completely In the Canal)
Cette aide auditive se positionne complètement à l’intérieur du canal auditif externe, ce qui permet une discrétion quasi-totale, seule une petite antenne reste visible. Ce dispositif est très efficace et s’adapte à la majorité des pertes auditives. Il est toutefois contre-indiqué chez les sujets ayant des canaux auditifs étroits.
5- L’intra-auriculaire intra-conduit IIC (Invisible In the Canal)
Ce dispositif se place entièrement à l’intérieur du conduit auditif externe tout comme le CIC, mais il se distingue de ce dernier par le fait qu’il soit porté 24h/24 après avoir été placé par un audioprothésiste. Sa durée de vie est d’environ 4 mois et il est totalement invisible !
Les prothèses auditives implantables : c’est quoi ?
Avec les avancées continues dans les domaines médical et technologique, on a pu développer des prothèses auditives implantables. En fait, la plupart d’entre elles ne sont que partiellement implantables ou semi–implantables, c’est-à-dire qu’une partie de la prothèse est implantée directement au niveau de l’oreille moyenne ou de l’oreille interne (voire du tronc cérébral), tandis que certains de ses constituants restent en externe (notamment la batterie, le processeur et le microphone).
Des prothèses auditives entièrement implantables ont récemment été développées, elles ont comme principal avantage, outre leur caractère totalement invisible, leur capacité à exploiter le tympan comme microphone naturel (au lieu du microphone artificiel pour les autres types de prothèses), ce qui permet une audition plus naturelle et de meilleure qualité.
Dans tous les cas, seul le spécialiste pourra trancher et opter pour la prothèse qui conviendra le mieux à son patient, après avoir longuement discuté avec lui et avoir pris en compte tous les paramètres (pathologie du patient et sa sévérité, niveau intellectuel, vie socio-professionnelle, préférences, budget…).
Quels sont les types de prothèses auditives implantables ?
Le spécialiste, en concertation avec son patient, pourra donc opter pour l’une ou l’autre des prothèses suivantes :
1- Implant auditif à ancrage osseux
C’est un dispositif semi–implantable. Une partie (celle qui produit les vibrations qui seront transmises par voie osseuse à l’oreille moyenne et interne) est implantée chirurgicalement au niveau de l’os, situé derrière l’oreille, alors que l’autre partie est en externe (le boîtier comportant le processeur, la batterie…).
Cet implant auditif est indiqué en cas de surdité de transmission (problème auditif au niveau de l’oreille externe et/ou moyenne) ou de surdité mixte (surdité de transmission associée à une surdité de perception : problème au niveau de l’oreille externe et/ou moyenne et de l’oreille interne).
2- Implant cochléaire
Là aussi, on parle d’implant semi-implantable. En effet, l’implant cochléaire à proprement parlé est placé chirurgicalement (sous anesthésie générale, avec une hospitalisation de 2 à 3 jours) au niveau de la cochlée (située au niveau de l’oreille interne). Cet implant a pour rôle de transformer les ondes sonores, récoltées par la partie externe du dispositif (microphone, processeur et batterie externes), en signal électrique qu’il transmet directement au nerf auditif.
Ce type d’implant est indiqué en cas de surdités totales telles que les surdités congénitales bilatérales ou acquises. Actuellement, vu son très faible taux de complications et son efficacité remarquable, l’indication des implants cochléaires s’est étendue aux surdités profondes unilatérales (une seule oreille atteinte) et aux surdités sévères concernant les hautes fréquences.
3- Implant auditif du tronc cérébral
La partie interne de ce dispositif est directement implantée au niveau du tronc cérébral grâce à une intervention neurochirurgicale très précise sous anesthésie générale. Ce type d’implants est discuté chez les patients pour lesquels il est impossible de recourir au classique implant cochléaire : cochlée inaccessible ou nerf auditif non-fonctionnel.
Grâce à cet implant, jusqu’à 90% des patients retrouvent certaines sensations auditives intelligibles après plusieurs mois/années d’adaptation, mais malheureusement, ils ne retrouveront jamais une audition normale. Par ailleurs, les résultats sont très variables d’un individu à l‘autre.
Quelle différence entre prothèses auditives analogiques et numériques ?
Actuellement, les prothèses auditives analogiques ont cédé leur place au profit des prothèses numériques, beaucoup plus performantes et offrant une qualité sonore nettement supérieure.
La principale différence entre ces deux types d’appareils auditifs réside dans le traitement des signaux sonores. Ce dernier est absent chez les prothèses auditives analogiques.
En effet, une prothèse analogique va simplement capter le son à l’aide d’un microphone, l’amplifier tel quel et le transmettre par impulsions électriques au niveau de l’oreille moyenne et interne. Alors qu’une prothèse numérique, après avoir capté le son, va traiter ses signaux et les ajuster avant de les transmettre numériquement au niveau de l’amplificateur. Ceci offre de nombreux avantages, notamment :
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Réduction des bruits parasites de l’environnement (le vent par exemple) ;
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Localisation du bruit dans l’espace ;
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Son numérique moins chaleureux mais plus précis et confortable ;
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Offre un système anti-Larsen (neutralise les bruits types sifflements ou bourdonnements, fréquents avec les appareils analogiques).