Le bilan orthophonique est un examen qui est confié à un spécialiste nommé orthophoniste. Ce type d’examen permet de confirmer ou d’infirmer un trouble lié au langage ou à la manière de communiquer. Prescrit sur ordonnance médicale, le bilan orthophonique est un document confidentiel. Ainsi, il relève du secret médical. La transmission du bilan à d’autres professionnels de santé est du ressort du patient ou des parents du mineur.
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Le public cible du bilan orthophonique
Contrairement aux idées reçues, le bilan orthophonique n’est pas réservé exclusivement aux jeunes enfants. De nombreux adultes doivent faire ce type d’examen. C’est le cas de ceux qui éprouvent des problèmes de langage oral ou écrit, d’articulation, de prise de parole. Cela peut concerner des soucis de déglutition, de l’oralité, de la communication voire des troubles cognitivo-linguistiques. Il ne faut pas omettre les problèmes de cognition mathématique et les atteintes de fonctions oro-myo-faciales. Parfois, ces troubles multiples font surface sans cause connue. En outre, ils peuvent découler d’une pathologie d’ordre neurologique, neurovégétative, d’un souci d’ORL ou être lié à un handicap génétique.
La consultation d’un orthophoniste s’adresse à tout type de public sans distinction d’âge. Un enfant en milieu médical ou scolaire peut y être soumis quand les parents décèlent des difficultés de développement du langage oral et / ou écrit ou des prises en charge de l’apprentissage. Par ailleurs, un enfant présentant un handicap peut avoir des soucis réels pour acquérir le langage de communication convenable. Ce handicap peut être relatif à une surdité, des troubles invasifs du développement, des syndromes génétiques.
En ce qui concerne l’adolescent ou l’adulte, l’altération des capacités de communication sont dues à plusieurs pathologies. Cela peut impliquer les affections ORL, Les affections neurologiques liées à un AVC, un traumatisme crânien, des démences comme Alzheimer ou Parkinson. Il faut savoir que les séances d’orthophonie effectuées en milieu scolaire ou au sein de lieux d’accueil pour enfants handicapés sous le suivi d’un orthophoniste libéral peuvent bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie.
La prise de rendez-vous avec l’orthophoniste
Elle est généralement effectuée par téléphone. Le professionnel va se renseigner sur le type de difficultés éprouvées par le futur patient, enfant ou adulte. Après la prise des coordonnées, un rendez-vous est fixé. Parfois, le patient est mis sur liste d’attente. Toutefois, un orthophoniste peut parfois être spécialisé dans un domaine spécifique, cela peut être l’ORL, le secteur neurologique, ou spécialisé en kiné maxillo faciale.
En libéral, l’orthophoniste peut officier en rééducation logico-mathématique. Il faut orienter l’orthophoniste au cours de l’entretien préalable. Il peut être amené à vous guider vers un collègue qui exerce dans le domaine spécialisé.
Quant au tarif du bilan, il dépend de la pathologie. Il sera spécifié lors de la prise de rendez-vous. Le tarif est différent pour un bilan de déglutition, un bilan de langage oral, de langage écrit, de raisonnement. Le bilan peut concerner les troubles neurologiques, le bégaiement, le langage des handicaps moteurs, sensoriels ou mentaux.
Pour la préparation du bilan, il faut se munir de l’ordonnance du médecin traitant. Ce document doit intégrer 2 types de libellés. Cela peut intégrer un bilan orthophonique d’investigation ou un bilan orthophonique et rééducation. Grâce à l’ordonnance, l’orthophoniste émet un DAP ou Demande d’Accord Préalable à destination de la Caisse de sécurité sociale. Une série de 30 séances est préconisée voire une série de 50 séances. Il faut aussi penser à emmener la carte vitale avec le nom de l’enfant ainsi qu’un moyen de paiement et une carte de mutuelle.
A quel moment un bilan est recommandé ?
3 situations sont à prendre en considération. Le bilan permet de connaître la nécessité d’un suivi orthophonique. Dès lors, le bilan orthophonique obéit à 2 objets. D’un côté, il autorise l’orthophoniste à vérifier si la prise en charge est conseillée. Cela peut être basé sur les déficits disponibles qu’on peut répertorier à travers les normes liées au développement, les cognitives, les langagières, entre autres. De l’autre côté, le bilan orthophonique autorise l’établissement d’un plan de traitement. Cela va ouvrir la voie à la détermination d’une stratégie de rééducation en explorant les capacités et les dysfonctionnements chez le patient. Cet examen est une démarche médicale ou paramédicale.
En outre, le bilan est nécessaire pour la famille et le patient afin d’en apprendre davantage sur le travail à faire et comprendre le traitement mis en place. Si aucun problème pathologique n’est observé après le bilan, l’enfant est orienté vers une aide pédagogique individuelle et un soutien scolaire approprié.
Les phases du bilan orthophonique
Le bilan orthophonique sert à obtenir davantage de précisions sur les troubles rencontrés par le patient. Le bilan commence par l’anamnèse complète. Les interrogations vont porter sur le motif de la consultation. Il faut identifier la personne qui a sollicité le bilan. Il convient de déterminer le niveau de développement psychomoteur s’il s’agit d’un enfant. Le développement psychomoteur porte sur l’âge d’accès à la marche, l’âge de la propreté, les premiers mots prononcés, le degré d’autonomie, les éléments médicaux, le type de garde avant de fréquenter la petite école, etc.
Dans le cas d’un adolescent, il faut considérer les apprentissages, ainsi que le mode et le rythme de vie. La finalité de ces questions est de reconstituer un historique pour cerner la demande sous toutes les coutures.
Les tests propres du bilan orthophonique
Après l’anamnèse, l’orthophoniste propose plusieurs tests standardisés. Ils sont triés selon l’âge et la pathologie du patient. Les tests peuvent porter sur le langage oral, le langage écrit, les habiletés cognitives.
S’il s’agit d’un langage oral, il faut citer les praxies bucco-faciales. Elles sont utiles pour le contrôle de la coordination des gestes et l’articulation.
- L’articulation, elle consiste à contrôler l’acquisition des phonèmes via des sons isolés.
- La phonologie sert à contrôler l’enchaînement des sons dans un groupe nominal.
- La métaphonologie est un pré-requis pour l’accès au langage écrit.
- Le lexique permet de bien identifier la compréhension et l’usage du la parole.
- La syntaxe permet d’estimer l’ordre des mots et le degré de compréhension verbale.
- Le langage écrit, il porte sur la lecture.
En effet, la lecture permet de déterminer les stratégies afin de comprendre l’assemblage des mots et l’adressage. La lecture va intégrer des syllabes, des mots réguliers, des logatomes, la vitesse de lecture ou leximétrie, des mots irréguliers.
Quant à l’écriture, elle a trait aux dictées. Elles impliquent les logatomes, les syllabes, les mots régulier et irréguliers. Cela permet de bien comprendre les potentiels de conversion des sons ou phonèmes ainsi que des écrits ou graphèmes. En outre, la dictée de phrases ou de textes servent à connaître les applications des règles grammaticales. En ce qui concerne les habiletés cognitives, elles incluent la mémoire, le traitement visio-attentionnel, les notions du temps et de l’espace et les habiletés pragmatiques. Si les tests standards et normés s’avèrent impossibles chez un enfant trop jeune ou présentant un handicap lourd, l’orthophoniste agit autrement, il va recourir à des jeux.
Le compte-rendu des tests
A la base, l’orthophoniste établit une synthèse orale de ses constatations. Ensuite, il rédige un compte-rendu écrit destiné au médecin prescripteur ou au patient. Le compte-rendu du bilan orthophonique est une analyse des productions afin de préciser ou de rejeter l’existence d’un trouble de langage ou de la communication. Parfois, il est amené à établir un diagnostic orthophonique pour un retard d’acquisition ou un trouble particulier tel que la dysphasie, la dyslexie, la dysorthographie, la dyspraxie. Si une rééducation est requise, l’orthophoniste délivre un bilan de renouvellement après 50 ou 100 séances. Pour cette fois, une nouvelle ordonnance est demandée au patient. Cette ordonnance indique un bilan de renouvellement. C’est une mise au point sur les évolutions afin de connaître le suivi ou l’arrêt de la rééducation.
Le déroulement du bilan orthophonique
La durée du bilan orthophonique varie selon les besoins, les demandes du patient, l’âge, le degré de fatigue ou la requête du médecin, etc. La séance dure en moyenne une heure voire plus. Pour éclairer l’orthophoniste, il convient de lui confier tout type de document qui porte sur les troubles présents. L’orthophoniste fait appel à un matériel spécifique. Il s’agit de grilles cliniques, de grilles à remplir pour l’entourage de la famille ainsi que des bilans normés et étalonnés. En fait, les bilans étalonnés font l’objet d’un test sur une population standard. Ils autorisent l’établissement d’écarts de production entre le patient et une population de référence.
Le diagnostic proprement dit
Après la rédaction du compte-rendu, l’orthophoniste met en avant son diagnostic. Ensuite, il établit un projet thérapeutique en partant des observations au cours de l’examen. Il peut définir la nécessité d’une prise en charge. Par ailleurs, il peut orienter le patient vers la réalisation de bilans médicaux ou paramédicaux complémentaires. Les autres spécialités peuvent concerner l’ORL, l’ophtalmologiste, l’orthoptiste, le psychomotricien, etc.
Au niveau des honoraires, un orthophoniste conventionné œuvre en conformité avec les tarifs établis par l’assurance maladie. Le dépassement d’honoraires est possible, suivant la demande du patient. Le bilan orthophonique bénéficie du remboursement des soins. Le remboursement inclut le bilan initial et le bilan de renouvellement pour les 50 ou les 100 séances.