Selon Cécile Aenishaenslin et Hélène Carabin qui sont toutes deux professeures à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, nous ne devrions pas séparer les différents aspects de la santé. Elles soutiennent qu’il n’y a qu’une seule santé, et qu’elle englobe tout le monde. La crise sanitaire que nous traversons actuellement nous permet en effet de voir une unité dans la santé, et de ne pas distinguer la santé de la faune et des animaux et la santé des êtres humains. Elles sont pour le fait qu’il n’y ait qu’une santé, celle de l’écosystème de notre planète, et que nous sommes tous soumis à ce système de santé. Bien sûr, il ne s’agit pas là d’une idée nouvelle. En effet, elle a déjà été abordée il y a 20 ans, dans les années 2000 quand le SARS-CoV-1 a vu le jour en Chine, qui est une maladie respiratoire ayant fait plus de 700 victimes. Cette maladie a permis aux chercheurs de se rendre compte que les maladies d’origine animale peuvent se transformer en pandémie, et prendre beaucoup d’ampleur. Ainsi, de nombreux scientifiques ont commencé à expliquer que la santé de tous les êtres vivants était liée.
En effet, même si nous avons tendance à vouloir nous distinguer à tout prix des animaux, nous ne devons pas oublier que nous partageons le même environnement avec ces derniers. Ainsi, les virus peuvent facilement circuler entre les animaux et les humains. Ces maladies, qui peuvent passer de l’un à l’autre sont les zoonoses. Et ces dernières sont très nombreuses. En effet, les scientifiques estiment qu’environ 60% des agents infectieux qui peuvent nus toucher sont d’origine animale. Et le nombre augmente.
Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, certains agents infectieux arrivent facilement à s’adapter à de nouveaux hôtes, et ils deviennent donc transmissibles à l’Homme. Ensuite, il y a aussi les changements apportés par les Hommes sur la planète. En effet, avec notre urbanisation, et le réchauffement climatique, notre mode de vie a tendance à détruire les différents écosystèmes dans lesquels évoluent les animaux. Ainsi, ces derniers sont dans l’obligation de se déplacer, et sont de plus en plus en contact avec nous. Ainsi, la transmission des virus est plus facile et plus rapide.
Nous devons donc nous rendre compte que notre santé dépend de la santé des animaux, et aussi de la santé de la planète. Tout cet écosystème est connecté, et notre santé est une notion interdépendante. Nous ne pouvons plus continuer à penser que la santé des animaux et de la planète n’a aucun impact sur la nôtre. Il est temps de voir les choses différemment, et de comprendre qu’il n’y a en réalité qu’une seule santé. Il n’y a que de cette manière que nous allons pouvoir mettre en place un certain équilibre, et que nous pourrons créer une santé durable. Cette crise sanitaire que nous traversons doit nous permettre de retenir des leçons essentielles, pour ne plus laisser ce genre de chose arriver.