La recherche pharmaceutique ne cesse de croître. Les laboratoires testent de nombreuses formules pour nous proposer des traitements adaptés à nos problématiques médicales. Les alternatives naturelles comme la phytothérapie ou l’aromathérapie sont en plein essor et pour cause, les individus ont besoin de recourir de plus en plus à des moyens naturels. Les plantes médicinales deviennent très courantes dans la prise en charge thérapeutique. Cependant, une variété de plantes reste en suspens : la plante de cannabis. Ce végétal détient du CBD.
Table des matières
Origine et composition de la plante
La plante de cannabis distingue deux espèces différentes : la Sativa et l’Indica. Ces deux variétés contiennent du THC (tétrahydrocannabinol) et du CBD (cannabidiol). Le THC est un psychotrope modifiant l’état de conscience tandis que le CBD est un puissant sédatif et agit à l’encontre des effets néfastes du THC.
Le Cannabis Sativa
Originaire de l’Asie de l’Est, cette plante pousse au Mexique, en Colombie, en Équateur ou bien encore en Thaïlande et en Indonésie. Elle est reconnaissable par ses feuilles longues, fines et d’un vert claire. Le temps de floraison varie de 60 à 90 jours. Les têtes sont plus longues et moins denses.
La cannabis Indica
Cette plante est originaire de l’inde. Elle pousse dans les climats secs et chauds comme dans les pays africains (Afghanistan, Maroc, Liban…). Les feuilles sont d’un vert foncé et sont plus courtes et plus larges que la plante Sativa. La plante est plus buissonneuse en raison de sa petite taille et de la densité des fleurs. Le temps de floraison est beaucoup plus court, il s’entend de 45 à 60 jours.
Les autres variétés
Il existe également le cannabis Rudelaris et le cannabis hybride. Le premier est une plante sauvage qui s’adapte à différents climats et se trouve principalement dans les pays froids comme la Pologne et la Russie. Elle contient peu de THC et est riche en CBD. Le second provient du croisement de l’espèce Sativa et Indica.
La composition
Les plantes sont de différents genres : mâles, femelles, hermaphrodites. Le genre femelle est le plus exploité, car elle produit des têtes épaisses concentrées en cannabinoïdes : les fleurs de CBD. Le genre mal produit des graines pour se polliniser et l’hermaphrodite assure sa propre reproduction et produit des têtes.
Essentiellement, les plantes de cannabis contiennent du tétrahydrocannabinol (THC) molécule psychogène modifiant le comportement de l’individu sur le plan physique et psychique, mais également du cannabidiol, du cannabinol et du btétrahydrocannabivarine qui sont des cannabinoïdes (CBD) détenant des vertus thérapeutiques. Les plantes de cannabis contiennent également des flavonoïdes ayant des propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et vénotoniques et des alcaloïdes qui sont de puissants analgésiques.
Quels sont les bienfaits de la plante de cannabis ?
Aujourd’hui, de nombreuses solutions non-médicamenteuses existent pour traiter certains troubles de la santé. Les huiles essentielles et les plantes sont fréquemment utilisées pour contribuer au mieux-être des patients. Un traitement médical trop récurent peut perdre en efficacité, occasionner de nombreux effets secondaires et provoquer une accoutumance. La plante est utilisée dans le domaine médical pour soulager les douleurs liées à des maladies chroniques ou graves.
Une étude américaine a été réalisée pour voir l’effet des fleurs de cannabis médicinal sur des sujets atteints d’insomnies[1]. 409 personnes ont suivi 1056 séances d’administration de cannabis médical. Sa consommation a permis d’observer une amélioration du sommeil.
Le cannabis thérapeutique intervient également dans la réduction des douleurs chroniques, du stress et de l’anxiété[2]. Les molécules actives constituent une solution naturelle aux traitements de la sclérose en plaque et du cancer, car elles permettent de soulager la souffrance induit par les douleurs musculaires ou les troubles liés à la chimiothérapie ou à la radiothérapie.
Globalement, les fleurs de CBD ont des propriétés anti-inflammatoires[3] et agissent comme neuroprotecteurs[4]. Le CBD est également anti-épileptiques, antipsychotiques et antidépresseurs[5]. La fleur de CBD agit également contre le développement du cancer[6].
Les fleurs de CBD sont-elles légales en France?
Le cannabidiol est considéré comme un stupéfiant. Son utilisation relève d’un encadrement stricte. Cette substance peut se trouver dans les cosmétiques, les produits de cigarette électronique ou dans des gélules pour le traitement de l’anxiété, de la dépression ou de l’insomnie par exemple.
L’article R5132-86 précise que la production, la fabrication, le transport, l’importation, l’exportation, la détention, l’acquisition ou l’emploi du cannabis sont strictement interdits. [7]
Cependant le décret n° 2013-473 du 5 juin 2013 modifie certaines dispositions de l’article R. 5132-86 du code de la santé publique relatives à l’interdiction d’utilisation du cannabis et de ses dérivés. [8]
Ce décret autorise la mise sur le marché de produits pharmaceutiques contenant du CBD ou des dérivés de celui-ci.
L’usage du CBD est donc autorisé à fins thérapeutiques à condition que le produit dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) ou d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU)[9] délivrée par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).
Quelles formes sont autorisées ?
Les médicaments contenant du CBD se présentent principalement sous forme de fleurs séchées de cannabis et d’extrait. Les usages tolérés sont :
- L’inhalation de la fumée dans un vaporisateur ;
- En gélule par voie orale ;
- En flacon à goutte à base d’huile à déposer sur la langue ;
Le E-liquide et les autres produits cosmétiques ou alimentaires sont interdits s’ils contiennent un taux de THC et qu’ils sont obtenus à partir de plantes ou de variétés non-autorisées par les autorités sanitaires.
Quelles sont les conditions pour un usage pharmacologique du CBD?
Une seule plante de cannabis peut être utilisée : le Cannabis Sativa ainsi que certains dérivés de chanvre (Carmagnola, Earlina 8 FC, Ferimon, Fibranova, Fibrimon 56…)[10]. L’usage des têtes est formellement interdit, seuls les graines et les fibres peuvent être exploitées. La plante doit contenir un taux de THC inférieur à 0,20 %.
L’usage du CBD à une dose plus élevée doit être réalisé sur prescription médicale par un médecin spécialiste travaillant dans une unité de soin spécialisée (centre antidouleur, oncologie, neuro-immunologie et sclérose en plaques…) et participant à l’expérimentation. Le patient doit avoir fait l’objet de nombreux traitements sans avoir obtenu de résultats positifs sur l’amélioration de sa santé. Le dossier médical doit prouver une impasse thérapeutique. Le médecin spécialiste visera une stabilisation de traitement avant de passer le relais de la prescription auprès du médecin traitant.
En vue des dispositions juridiques, il est recommandé au patient disposant de ce traitement de conserver toutes les ordonnances et le dossier de suivi médical en cas de contrôle judiciaire.
Une expérimentation devait débuter en septembre 2020. Cependant, elle a été reportée en raison des conditions sanitaires liées au COVID-19. Elle commencera vraisemblablement en janvier 2021 et durera 2 ans. La recherche clinique visera à déterminer les effets positifs du CBD sur les douleurs neuropathiques ainsi que sur certaines formes d’épilepsies résistantes aux divers traitements (médicamenteux ou naturels) mais également sur les douleurs de la spasticité chez des individus souffrant de sclérose en plaques ou atteints d’une pathologie du système nerveux central ou d’une pathologie cérébrale suite à un AVC ainsi que sur la souffrance des patients en fin de vie et en soins palliatifs et sur certains symptômes persistants de cancers.
[1] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6164964/
[2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3998228/
[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2828614/
[4] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC20965/
[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6514832/
[6] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6387667/
[7] https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006915699&dateTexte=&categorieLien=cid
[8] https://bdoc.ofdt.fr/index.php?lvl=notice_display&id=72648
[9] https://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Cannabis-therapeutique-en-France-l-ANSM-publie-les-premieres-conclusions-du-CSST-Point-d-Information
[10] https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000351447