Xin chào du Vietnam !
Le Vietnam est un petit pays d’Asie de l’Est, mais il n’en est pas moins fort et fier. Face à la pandémie mondiale du coronavirus, son peuple a tenu bon. Ils ont travaillé ensemble pour surmonter une période difficile. C’était un printemps qui n’avait pas son pareil. Et je vais vous raconter tout cela.
Thanh Bui
Je suis traductrice et rédactrice, née et élevée dans le petit mais puissant Vietnam. Et voici mon histoire de l’étrange printemps 2020.
Table des matières
Une nouvelle année lunaire difficile
C’était en janvier, le peuple vietnamien profitait des vacances du Tet, notre propre Nouvel An lunaire. Ce n’était déjà pas une période de festivités idéale en raison d’une précédente épidémie de grippe porcine. Des milliers de porcs ont dû être abattus et le prix du porc a doublé voire triplé, en quelques semaines.
Au début, il y a eu des mouvements de panique. Le porc a toujours été un ingrédient essentiel dans de nombreux plats traditionnels pour les Vietnamiens. Une fête du Tet sans porc est inacceptable. Cependant, le gouvernement s’est empressé d’agir, assurant aux éleveurs de porcs qu’il y aura des aides pour leurs pertes. Leur tentative de faire pression sur le marché a été quelque peu efficace, mais les prix du porc restent relativement élevés. Il y avait un air de malaise à une période qui était censée être celle des retrouvailles et de la parenté.
Puis, c’est arrivé !
Le nouveau Coronavirus, c’est ainsi que les nouvelles ont appelé cette nouvelle maladie étrange qui a éclaté à Wuhan, en Chine, provoquant le verrouillage de la ville. C’était inquiétant, mais pas alarmant, car le Vietnam avait déjà connu une épidémie de SRAS en 2002 et l’avait vaincue avec succès. En fait, le Vietnam a été le premier pays à contenir et à éliminer la maladie, selon l’Organisation mondiale de la santé, le mois d’avril de cette année-là. La plupart des gens n’ont même pas eu à en faire l’expérience.
Quelle est la gravité de ce nouveau virus ?
La réponse est « bien plus inquiétante« .
La première vague
Le 23 janvier, le Vietnam a confirmé les deux premiers cas de COVID-19, un Chinois, et son fils. Le père s’est rendu de Wuhan à Hanoï pour rendre visite à son fils, qui vivait au Vietnam. Ils ont été hospitalisés et traités dans une zone de quarantaine.
Les inquiétudes ont commencé à se répandre au sein de la population. Tout le monde cherchait quoi faire, effrayé par cette maladie qui se répandait comme rien d’autre qu’ils avaient pu voir auparavant. Elle restait en sommeil pendant des jours avant de présenter des symptômes. C’était une menace invisible, et la peur a commencé à s’installer.
Les écoles ont été retardées de deux semaines. Le gouvernement a informé que le port d’un masque était un moyen efficace de se protéger et d’arrêter toute propagation de la maladie. Et tout le monde s’est précipité dans les pharmacies les plus proches pour les acheter en gros. Un simple masque de chirurgie était censé avoir le même prix qu’un paquet de bonbons. Mais la thésaurisation massive a donné aux malfaiteurs l’occasion de faire grimper les prix à un niveau très élevé pour leur propre bénéfice, ce qui a provoqué encore plus de chaos.
Néanmoins, les autorités et les organisations humanitaires sont intervenues. Les personnes qui vendaient des masques hors de prix ont été condamnées à des amendes pour leur profit. Des personnes et des organisations généreuses ont commencé à distribuer gratuitement des masques aux pauvres. Même la police s’est jointe à l’organisation caritative. Des signes montraient que des gens de tout horizon étaient prêts à se regrouper en cas de besoin.
Fin février, il y avait un total de 16 cas dans l’ensemble du Vietnam contre 35.000 cas en Chine continentale. L’optimisme se faisait sentir et l’on espérait que la situation reviendrait à la normale au début du mois de mars.
La deuxième vague
Dans la nuit du 6 mars, une annonce urgente a été faite à Hanoi, la capitale du Vietnam. Un nouveau cas de Coronavirus a été signalé, le premier à avoir été enregistré dans cette ancienne ville. La patiente (cas n°17), une femme de 26 ans, avait voyagé à travers l’Europe pendant l’épidémie. Elle présentait plusieurs symptômes, mais n’avait pas informé les autorités de son itinéraire de voyage ni de son état de santé.
Dans la nuit, 200 personnes ont dû être retrouvées et isolées. Il s’agissait de personnes qui étaient en contact étroit, qui vivaient dans la même rue ou qui avaient pris le même vol de Londres que la patiente n° 17. Soudain, tous les espoirs de reprendre la routine quotidienne ont été anéantis. Le nombre de cas a alors augmenté rapidement, car la maladie a été détectée chez un plus grand nombre de personnes arrivant par avion. Les vols internationaux, et même intérieurs, ont dû être interrompus.
Dans le même temps, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a relevé le niveau d’alerte mondial de l’épidémie de COVID-19 à « très élevé » après avoir signalé la maladie dans près de 60 pays et territoires du monde entier. Quiconque est entré dans le pays en provenance de pays où sévit l’épidémie (Chine, Corée, Italie, Iran) doit se soumettre à un entretien médical et à une quarantaine médicale à la frontière. Les personnes qui présentent des signes de fièvre, de toux, d’essoufflement seront immédiatement transférées dans des établissements de santé pour y être isolées.
Tout le monde sur le pont
À ce stade, on ne peut plus nier que la pandémie est en train d’exploser. Nous avons dû nous rendre à l’évidence qu’il faudrait attendre un certain temps avant que les choses redeviennent normales. Chacun avait la responsabilité de suivre les instructions et les règles imposées pendant la quarantaine. La nation s’est retrouvée complètement isolée. Et les longs mois d’isolement ont commencé.
Cependant, avant que cette période ne commence, il y a eu une courte panique. Beaucoup de gens avaient peur de ne plus pouvoir sortir et craignaient de manquer à manger. Tous les marchés et les magasins étaient remplis de gens qui stockaient de la nourriture pour les mois à venir. Ce n’était pas nécessaire. L’éloignement social ne signifiait pas que tout le monde devait être emprisonné chez lui. Il y avait des gens qui avaient besoin de cette nourriture qui étaient entassés.
Des villes telles que Ho Chi Minh, Ha Noi et Da Nang garantissaient aux plus faibles qu’elles avaient suffisamment de ressources pour assurer l’alimentation de la population, de sorte que nous n’avions pas besoin de stocker. Les foules de personnes qui faisaient la queue pour faire leurs courses dans les supermarchés pouvaient facilement propager la maladie encore plus si elles ne respectaient pas strictement les mesures de sécurité.
Pour couronner le tout, les Vietnamiens utilisent souvent Facebook. Et c’est un canal qui a toujours permis à la désinformation de se propager facilement. Il y avait des rumeurs selon lesquelles le gouvernement cachait le vrai nombre de cas, des fausses nouvelles pour alimenter la flamme de la protestation antisocialiste. Toutes les manières de faire de faux rapports et de profiter de l’annonce de faux médicaments et de faux vaccins se sont multipliées.
Personne ne voulait que la situation échappe à tout contrôle. Par conséquent, chacun doit penser au bien du plus grand nombre et cesser d’être égoïste. Le respect des règles n’a pas été difficile, mais il a aidé les travailleurs de première ligne tels que les livreurs, les forces de l’ordre et le personnel de santé à alléger leur fardeau et le risque de surcharge dans les installations.
L’expérience de l’isolement
Je vivais à Ho Chi Minh Ville à l’époque où la distanciation sociale a été imposée, et je dois vous dire que c’était une expérience surréaliste. Ho Chi Minh Ville est la ville la plus peuplée du Vietnam et un important centre commercial, financier et industriel de toute la région sud. Comme vous pouvez l’imaginer, un jour normal, des centaines de milliers de personnes sont dans la rue, des millions de petites activités se déroulent également. Mais pendant la journée de quarantaine, on a l’impression d’être dans une ville fantôme. Il n’y avait presque plus personne dans les rues. Mais c’était le moment idéal pour prendre des photos uniques.
Blague à part, une ville en quarantaine n’est jamais bonne pour les affaires. Et les affaires ont mal tourné. De nombreux restaurants, magasins de franchise et services ont dû fermer. Beaucoup d’entre eux ont même dû fermer pour toujours. Les gens s’attendaient à ouvrir un nouveau commerce après les vacances du Tet. Dans la culture vietnamienne, on considère que c’est une période chanceux pour le faire. Mais personne ne s’attendait à cette fâcheuse pandémie.
Les rues sont restées vide pendant plus de deux mois. Les écoles étaient fermées et les cours devaient se faire par conférence téléphonique. La plupart des activités, sinon toutes, ont été déplacées en ligne, même le travail de bureau. Peut-être qu’une nouvelle culture en ligne émergera de toute cette épreuve. Peut-être que l’avenir est en ligne. Je travaille la plupart du temps en ligne en tant que free-lance, c’est pourquoi j’ai pu constater la préférence croissante des gens autour de moi pour cette option.
Les conséquences
Au moment où cette histoire a été écrite, le 28 mai 2020, le Vietnam était à 42 jours sans nouveaux cas de coronavirus, ceux-ci comptés à partir du 16 avril. Alors que de nombreux pays dans le monde sont toujours en isolement, nous sommes en train de reconstruire nos vies. Les étudiants retournent en classe, renonçant aux vacances d’été annuelles, et essaient de rattraper leur retard par rapport au programme scolaire.
La pandémie et les événements qui ont suivi au Vietnam nous ont fait apprécier à nouveau notre unité. Ils ont renforcé notre confiance au gouvernement de la République socialiste du Vietnam. Le monde entier a maintenant vu notre succès. Nous n’avons pas eu un seul décès pendant toute la durée de notre lutte contre le virus. Actuellement, des recherches sont menées à partir des cas qui ont été traités. Un vaccin est en cours de développement. Et nous avons repris avec espoir et fierté le chemin que nous avions parcouru et réalisé ensemble en tant que nation.
Texte original
Spring 2020 in Vietnam
Xin chào from Vietnam!
Vietnam is a small country in East Asia, but it is a strong and proud one, nonetheless. In the face of the Coronavirus Global Pandemic, its people stood their ground. They worked together to overcome a difficult time. It was a spring that was unlike any other before. And I will tell you all about it.
Contents
An Uneasy Lunar New Year
It was January, the people of Vietnam were enjoying our Tet Holidays, our very own Lunar New Year. It was already not a smooth time for festivity because of a previous Swine Flu outbreak. Thousands of pigs had to be destroyed, and the pork prices doubled to almost tripled in the course of weeks.
There were panics at first. Pork has always been an essential ingredient in many traditional dishes for Vietnamese. A Tet holiday without pork is unacceptable. However, the government was quick to act, ensuring pig farmers that there will be supports for their losses. Their attempt to leverage the market was somewhat effective, but pork prices remain relatively high. There was an air of uneasiness in a time that was supposed to be for reunion and kinship.
Then, it came.
Novel Coronavirus, that was what the news called this strange new disease that broke out in Wuhan, China, causing the city to go into lockdown. It was a concern, but it was not alarming, as Vietnam used to go through a SARS outbreak back in 2002 and successfully beat it. In fact, Vietnam was the first nation to contain and eliminate the disease, according to the World Health Organization, in April that year. Most people did not even have to experience it.
How bad could this new virus get?
The answer was a troubling « Worse. »
The First Wave
On January 23rd, Vietnam confirmed the first two cases of COVID-19, a Chinese man, and his son. The father traveled from Wuhan to Hanoi to visit his son, who lived in Vietnam. They were hospitalized and treated in a quarantined area.
Concerns began to spread among the populace. Everyone looked for what to do, scared of this disease that worked like nothing they had seen before. It stayed dormant for days before showing symptoms. It was an invisible menace, and fear began to take hold.
Schools were delayed for two weeks. The government informed that wearing a mask was an effective way of protecting oneself and halting any spread of the disease. And all manners of people rushed to the nearest pharmacies to purchase them in bulk. A simple surgery face mask was supposed to be as cheap as a pack of candy. But the mass hoarding gave malefactors an opportunity to push prices to sky-high for self-gain, causing even more chaos.
Nevertheless, authorities and philanthropists stepped in. People who sold overpriced masks were fined for their profiteering. Kind-hearted people and organizations started giving out free masks for the poor. Even the police joined in the charity. There were signs that people from all walks of life were willing to band together in times of need.
At the end of February, there were a total of 16 cases in the entirety of Vietnam compared to the 35,000 cases in mainland China. Optimism was felt, and there were hopes that normalcy would be restored at the beginning of March.
The Second Wave
On the night of March 6th, there was an urgent announcement in Hanoi, the capital city of Vietnam. There was a new case of Coronavirus, the first one to make it to this ancient city. The patient (Case #17), a 26-year-old woman, had been traveling across Europe during the outbreak. She had been showing several symptoms but failed to notify the authorities about neither her travel itinerary nor her health conditions.
Within the night, 200 people had to be tracked down and isolated. They were people who either had close contact, lived on the same street, or had been on the same flight from London as Patient #17. Suddenly, all hopes of resuming daily routines were shattered. The number of cases increased rapidly at this point, as more people coming in from flights were detected with the disease. International, even domestic, flights had to be halted.
At the same time, The World Health Organization (WHO) raised the global infection warning level for the COVID-19 epidemic to « Very High » after reporting the disease in nearly 60 countries and territories around the world. Anyone who entered the country from epidemic countries (China, Korea, Italy, Iran) must carry out a medical interview and medical quarantine at the border. People who showed signs of fever, cough, shortness of breath would be transferred to health facilities immediately for isolation.
All Hands On Deck
At this point, there was no more denying that the Pandemic was truly exploding. We had to face the fact that it would take a while to wait things out in social distancing. Everyone had the responsibility to follow instructions and rules imposed during the quarantine. The nation went on full lockdown. And the long months of isolation began.
However, before this period began, there was a short panic. Many people were afraid that they would not be allowed to go outside anymore and worried that they would run out of food. Every market and convenient store was packed with people stockpiling food that would last months. This was not necessary. Social distancing did not mean everyone was to be imprisoned in their home. There were people who need that food that were hoarded.
Cities such as Ho Chi Minh, Ha Noi, and Da Nang ensured the faint-hearted that they had enough resources to ensure food for the people, so we did not need to stockpile. Crowds of people who lined up shopping at supermarkets could easily spread the disease even further if not strictly complying with safety measures.
To add on top of all that, Vietnamese people often use Facebook. And it has always been a channel that can easily allow misinformation to spread. There were rumors of the government hiding the true number of cases, fake news to stoke the flame of anti-socialist protest. All manners of fake reports and acts of profiteering from announcing fake medicines and vaccines ran rampant.
Nobody wanted the situation to go out of control. Therefore, everyone must think about the good of the many and stop being selfish. Following the rules was not hard, but it helped the frontline workers such as delivery, law enforcement, and healthcare personnel lighten the burden and risk of overloaded facilities.
The Isolation Experience
I was living in Ho Chi Minh City at the time social distancing was imposed, and I need to let you know that it was a surreal experience. Ho Chi Minh City is Vietnam’s most populous city and a major commercial, financial and industrial hub of the entire Southern Region. As you can imagine, on a normal day, hundreds of thousands of people are on the street, millions of tiny activities go on as well. But during the quarantine day, it felt like a ghost town. Barely anyone showed up on the street anymore. It was a perfect time to take some once-in-a-lifetime photos for me, though.
Joking aside, a city on lockdown is never good for business. And bad did businesses go. Many restaurants, franchise stores, and services had to close down. Many of them even went out forever. People were expecting to open a new business after Tet Holidays. It is considered a lucky period to do so in our Vietnamese culture. Nobody expected this pesky Pandemic, though.
The street was empty for more than two months. Schools were closed, and classes had to be held through conference calls. Most, if not all, activities were shifted online, even office work. Perhaps a new online culture will emerge from this whole ordeal. Perhaps the future is online. I work freelance online most of the time, therefore I could see the increased preference to this environment from people around me.
The Aftermath
As of the time this story was written, May 28th, 2020, Vietnam has been 42 days without new coronavirus cases from community spread, counted from April 16th. While many countries in the world are still on lockdown, we are putting our lives back together. Students are going back to class, forfeiting the yearly summer holidays, trying to catch up with their curriculum.
The Pandemic and the subsequent events in Vietnam brought about a newfound appreciation for our unity. They grew their trust in the government of the Socialist Republic of Vietnam. The world looked up to our success now. We have not had a single death for the entire duration of our fight against the virus. Currently, researches are being conducted from the cases that were treated. A vaccine is being developed. And we restarted with hopes and pride from what we had overcome and achieved together as a nation.