D’après les statistiques sanitaires mondiales de l’année 2020 publiée par l’OMS, la pandémie du Covid-19 affecte les différents domaines de la vie. Qu’il s’agisse de la vie humaine, des réserves alimentaires ou de la réalisation des objectifs de développement que doit atteindre le monde. Tout est en baisse selon les rapports publiés par l’Organisation mondiale de la santé.
Selon le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreysesus : « La bonne nouvelle, c’est que partout dans le monde, les gens vivent mieux et en meilleure santé. La mauvaise, c’est que les progrès sont trop lents pour atteindre les Objectifs de développement durable et qu’ils vont encore ralentir du fait de la COVID-19. »
« Cette pandémie montre bien à quel point il est urgent que tous les pays investissent dans des systèmes de santé et des soins de santé primaires solides. Il s’agit là de la meilleure défense contre des épidémies semblables à celle de la COVID-19, mais aussi contre beaucoup d’autres menaces qui pèsent chaque jour sur la santé des habitants de cette planète. Les systèmes de santé et la sécurité sanitaire forment les deux faces d’une même médaille. »
Toutefois, des avancées énormes ont été réalisées dans le domaine de la santé et dans les services sanitaires grâce aux différents indicateurs fondamentaux liés à la santé d’après le bilan annuel de l’OMS. De ces statistiques, de nombreux enseignements ont été dégagés dans le but de réaliser les objectifs de développement, mais également de trouver des solutions pour les différentes lacunes.
Augmentation de l’espérance de vie dans les pays à faibles revenus
Il y a un accroissement de l’espérance de vie et une amélioration de l’expérience de vie des personnes en bonne santé, le tout de manière inégale. Ces améliorations sont bien plus visibles dans les pays à faibles revenus. Le constat est que l’espérance de vie a atteint 21 % entre 2006 et 2016 et de 4 % dans les pays à haut revenu pendant 3 ans.
Plusieurs raisons sont responsables de cette amélioration dans les pays à faibles revenus. Il s’agit de l’accessibilité des services de prévention et de traitement du VIH. C’est le cas de toutes les maladies tropicales comme le paludisme, la tuberculose et de la dracunculose l’une des maladies négligées dans le tropical. En dehors de ce facteur, il y a également la progression des soins que suivent les enfants et les mères. Ces progrès ont favorisé la réduction du taux de mortalité de la moitié en 2000 à 2018.
Malheureusement, tous les domaines n’ont pas connu de progrès. C’est le cas des différents programmes de vaccination qui n’ont connu aucune amélioration depuis les dernières années. En ce qui concerne le paludisme, il est fort probable qu’on assiste à une régression. Il y a aussi un manque au sein du système des services de santé, car il est de plus en plus difficile de prévenir et même de traiter les maladies non transmissibles comme le diabète, le cancer, les accidents vasculaires et les troubles cardiaques et pulmonaires. Cependant, en 2016, environ 71 % des décès avaient pour causer les maladies non transmissibles sur le plan mondial. Et 15 millions de décès précoces dans les pays à revenus faibles ou dans les pays intermédiaires soit 85 %.
La différence entre les évolutions notées va de pair avec les inégalités constatées dans l’accessibilité des services de santé et de leur qualité. De ce fait, seul le tiers de la population mondiale a pu bénéficier des soins de qualité durant toute l’année de 2017. Faisant ainsi des pays à faibles revenus ou à revenu intermédiaire, les pays dont la couverture de service est inférieure par rapport à ce qui se présente dans les pays nantis. Même le personnel médical connait cette baisse. C’est ce que démontre les statistiques suivantes : dans 40 % des pays à faibles revenus, il y a moins de 10 % de médecin pour 10 000 habitants, et dans 55 % de ces pays, le personnel infirmier et obstétrical est de 40 % pour 10 000 d’habitants.
Et ce n’est pas tout, car la majorité des personnes font face à d’autres problèmes de taille tels que l’impossibilité de payer les frais de soins. L’OMS estime que si les choses continuent à ce rythme, en 2020, environ un milliard de la population finiront par dépenser 10 % de leur budget dans les soins sanitaires alors que la grande partie vit dans des conditions extrêmes.
« La pandémie de COVID-19 montre bien qu’il faut mettre les populations à l’abri des situations d’urgence sanitaire, mais également promouvoir la couverture sanitaire universelle et une amélioration de la santé des personnes pour qu’elles n’aient pas besoin d’avoir recours aux services de santé. Cela doit passer par des interventions multisectorielles visant, par exemple, à améliorer l’hygiène de base et les systèmes d’assainissement », indique la Dr Samira Asma, Sous-Directrice générale à l’OMS.
D’autre part, l’accès aux services d’assainissement ainsi que l’eau portable étaient difficiles pour la moitié de la population en 2017. Durant la même année, l’OMS a estimé que sur cinq ménages seulement deux ont le nécessaire pour bien se laver les mains, c’est-à-dire de l’eau et du savon sur le plan mondial.
Il faut également des données solides sur le système sanitaire d’après les statistiques sanitaires mondiales. D’ailleurs, l’absence des données dans les pays à faibles revenus ne parvient pas à comprendre les difficultés que rencontre la population. Ainsi, ils n’arrivent pas à mettre en place des stratégies, à identifier les priorités ou encore à attribuer des ressources indispensables pour les interventions.
De toutes les façons, environ cinq pays ne disposent pas de donnée concrète ou des indicateurs fondamentaux pour se préparer aux urgences. Ces pays ne sont donc pas bien préparer pour riposter contre les urgences sanitaires comme celle de la pandémie du Covid-19. Par conséquent, l’OMS met tout en place pour apporter son aide à ces pays ayant besoin de consolider leur système que cela soit sur le plan de la collecte des données sanitaires et surtout parvenir à contrôler et assurer une bonne gestion de la pandémie.
« Le message de ce rapport est clair : alors que le monde est aux prises avec la pandémie la plus grave depuis 100 ans et à 10 ans à peine de la date butoir fixée pour les ODD, nous devons agir ensemble pour renforcer les soins de santé primaires et nous concentrer sur les plus vulnérables d’entre nous pour venir à bout des inégalités flagrantes qui déterminent qui peut vivre longtemps et en bonne santé et qui ne le peut pas », ajoute la Dr Asma. « Nous n’y parviendrons qu’en aidant les pays à améliorer leurs données et leurs systèmes d’information sanitaire. »