Constipation : Comment se soigner de manière naturelle ?

La simple idée de devoir aller aux toilettes vous stresse à cause de vos problèmes de transit… Pas de panique ! Sachez que vous êtes loin d’être seul(e) dans ce cas (3 à 5% des adultes souffrent de constipation chronique dans les pays occidentaux) et heureusement la naturopathie regorge de techniques naturelles pour remédier à ces problèmes de constipation et améliorer durablement votre transit.
Mais avant de voir cela, faisons un point sur ce qu’est la constipation et ce que cela implique.

Qu’est-ce que la constipation ?

Selon la médecine moderne, on peut se considérer constiper lorsque l’on va à la selle moins de 3 fois par semaine avec des selles plutôt dures et sèches. L’évacuation de celles-ci s’avèrent alors d’autant plus compliquées et parfois douloureuses. Les ballonnements peuvent aussi faire partie des symptômes de la constipation.
En naturopathie, nous considérons qu’un repas équivaut à une selle. De ce fait, il faudrait compter 2 à 3 selles par jour en théorie. En dessous d’une selle dure et sèche toutes les 24h, il faudrait déjà commencer à prendre le problème au sérieux sans pour autant s’affoler.
Il est souvent fait une distinction entre la constipation passagère, qui est souvent le résultat d’un changement ponctuel dans nos habitudes de vies (comme un voyage, un régime alimentaire ou un trouble émotionnel) dont on se remet plus facilement et sans trop de difficulté et la constipation chronique si les symptômes durent depuis plus de 6 mois.
En naturopathie on apprend que la constipation chronique favorise l’assimilation d’éléments toxiques qui engendre de ce fait un encrassement des intestins. L’efficacité de l’absorption des nutriments est alors amoindrie. Ce phénomène pourrait donc à terme nous amener à une auto-intoxication s’il n’est pas résolu assez vite.

Qui est concerné, pourquoi ?

Tout le monde est susceptible de connaitre un épisode de constipation dans sa vie. Personne n’est donc à l’abri. Pourtant les femmes et les personnes âgées sont plus souvent sujets à ces problèmes de transit que les hommes.
Il existe diverses causes qui peuvent être à l’origine de constipation chronique telle que la paresse intestinale et l’insuffisance alimentaire. En effet, si les femmes sont les plus touchées par cette pathologie c’est, entre autres, parce qu’elles font beaucoup plus de régimes que les hommes. C’est d’ailleurs la première cause de constipation chez la femme.
Mais la constipation peut être aussi due à :

• Un effet secondaire d’un traitement médical
• Une alimentation pauvre en fibres
• Une consommation d’acides gras insuffisante
• Une hydratation insuffisante
• Un disfonctionnement hépatique (faible production de bile)
• Un manque d’activité physique
• Un changement hormonal : grossesse, ménopause
• Des problèmes psychologiques ou encore au stress
• Une flore intestinale défaillante

Enfin, il est également possible que la constipation soit dû à une maladie neurologique, à des causes d’origine fonctionnelle ou encore qu’elle soit un symptôme d’une autre pathologie plus grave.
Attention, car l’abus de laxatif peut aussi détériorer l’intestin et provoquer ainsi certaines formes de constipation !
La nécessité de revoir son hygiène de vie !
Le premier conseil que vous donnera un Naturopathe contre les problèmes de constipation est de revoir son hygiène de vie globale afin de trouver la ou les causes de la survenue de cette pathologie. En effet, en naturopathie, alimentation, activité physique et aspect psychologique sont indissociables pour être en bonne santé !
Il s’agit véritablement d’une enquête sur votre alimentation, vos conditions de vie sur plusieurs jours et même idéalement sur 2 semaines.
Voyons plus précisément quelles sont les choses à observer attentivement.

Une alimentation plus saine

Il convient de d’avoir une alimentation riche en crudités (riches en fibres) et en fruits frais. En effet, les fruits frais (comme la pomme, la prune ou la framboise) libèrent de la pectine. Celle-ci est une fibre qui favorisera un bon transit. Quant aux crudités, si vous les digérez mal, rien ne vous empêche de les consommer en jus fraichement pressé à l’extracteur de jus. N’oubliez pas également les légumes secs qui sont riches en fibres et les céréales complètes mais n’abusez pas de ces derniers !
En prévention, il est intéressant de consommer du son de blé ou d’avoine, riches en fibres également. Si vous n’en consommiez jamais, intégrez-le à votre alimentation progressivement pour éviter les ballonnements et crampes d’estomac.
Surveillez votre apport en eau ! Privilégiez alors une eau de source faiblement minéralisée ou une eau du robinet filtrée. Buvez-en au moins 1,5 à 2 litres par jour. Ceci aidera à ramollir les selles et favorisera donc leur évacuation.
N’hésitez pas à prendre un jus de pruneaux maison (sans sucre ajouté) au petit déjeuner 2 à 3 fois par semaine car il contient du dyphénylisatine qui stimule les contractions intestinales. C’est un laxatif dit « osmotique », qui augmente l’eau dans les selles.
N’oubliez pas également votre apport en « bons » lipides. Ajoutez à votre alimentation au moins 3 cuillères à soupe d’huile végétale de première pression à froid ou du poisson gras (maquereau, sardine, saumon…).
Veillez à bien mastiquer chaque bouchée de votre repas et à prendre le temps pour le déguster.

Avoir un bon transit signifie également diminuer voire renoncer à certaines catégories d’aliments (au moins pendant les périodes de crises) :
Eviter les aliments transformés et les aliments raffinés qui sont souvent la cause d’un ralentissement du transit intestinal.
Eviter les excitants (thé, café, tabac, alcool et chocolat) qui sont responsables du ralentissement du péristaltisme intestinal ainsi que la viande rouge et la charcuterie qui favorise la constipation. Sachez également que l’alcool et les boissons caféinés entrainent des pertes hydriques qui renforce la constipation !
Renoncer également temporairement à certains aliments comme le riz blanc, les pommes de terre, la banane, le coing…

Activité physique

On est en droit de se demander pourquoi le sport lutterait contre la constipation alors que l’on a repris une alimentation plus saine… Et pourtant, il a été prouvé aujourd’hui qu’une activité physique pratiquée régulièrement contribue à réguler le transit intestinal car il stimule les mouvements intestinaux.
Nul besoin d’en faire trop, pour les moins sportifs, une bonne marche quotidienne (de 30 minutes minimum) peut suffire à faire circuler plus facilement les aliments dans les intestins. Vous pouvez également vous tourner vers les activités sportives douces comme la natation, le yoga, le vélo ou la gymnastique douce. Le plus important est de « bouger » quotidiennement. Et si vous pouvez concentrer vos efforts physiques sur la zone abdominale, ce sera encore plus efficace.
N’oubliez pas de boire après l’effort !

Aspect psychologique

Dans un premier temps, n’ayez pas peur d’aller à la selle par peur d’avoir mal. Si l’envie se présente, ne vous retenez surtout pas, n’oubliez pas que c’est un mécanisme tout ce qu’il y a de plus naturel. Apprenez à écouter les besoins de votre corps ! Si vous ne ressentez pas l’envie, il est tout de même important d’y aller régulièrement, à heure fixe. Sans cela, vous risquez de tomber dans une certaine forme de phobie de la constipation. D’ailleurs, celle-ci existe bien et peut même être constaté alors que le patient n’est pas constipé ; elle se nomme l’apopathodiaphulatophobie !
Pour vous aider à évacuer vos selles, mettez un petit tabouret sous vos pieds afin de les surélever légèrement et penchez-vous en avant afin de favoriser la descente de celles-ci. Par contre, ne forcez pas, vous risquez de provoquer des fissures anales ou l’apparition d’hémorroïdes.

D’autres facteurs psychologiques peuvent être à eux seuls responsables de problème de transit…
En effet, il n’est plus besoin de prouver que le stress a un impact négatif sur le transit intestinal. En effet, notre « deuxième » cerveau fonctionne en association avec nos émotions. Il est d’ailleurs contrôlé en majorité par notre système neuro-végétatif, qui lui-même est lié à nos émotions. Donc que vous soyez émotif, un éternel anxieux ou tout simplement beaucoup trop exigeant, il est important de libérer vos émotions.
Si vous vous contenez sans cesse, n’osez pas exprimer vos émotions, avez le besoin de tout contrôler, ne soyez pas étonné que votre corps en fasse de même et se contienne au sens propre !
Apprenez donc à vous relaxer, à gérer votre stress tout en essayant de trouver la cause de celui-ci. Pour cela, pratiquer des exercices comme la sophrologie ou la méditation. Libérez votre esprit du contenu toxique, négatif par l’écriture ou en vous confiant à un thérapeute ou encore à un proche. Pratiquer la respiration abdominale (10 minutes par jour) est un excellent moyen de déstresser mais aussi de faire travailler la sangle abdominale donc double bénéfice !
Vous verrez alors qu’en étant moins stressé, qu’en acceptant de lâcher prise, votre corps aussi sera moins crispé, plus détendu et facilitera alors le fonctionnement normal de votre organisme !
Enfin, pensez également aux tisanes relaxantes (camomille, verveine, mélisse…) qui en plus de participer à une bonne hydratation vous aidera à vous détendre naturellement.

Les traitements naturels complémentaires

Les plantes laxatives

Attention car une plante laxative n’en vaut pas une autre. Chaque plante laxative doit être choisie en fonction de son degré de constipation.

• Laxatif doux

  • Mauve : infuser 2 cuillères à café de feuilles ou 3 cuillères à café de fleurs dans 15 cl d’eau frémissante. A boire avant de se coucher
  • Guimauve : faire bouillir 1 cuillère à soupe de racines dans 15 cl d’eau à couvert pendant 10 minutes. Filtrer et boire avant de se coucher
  • Réglisse : infuser ½ cuillère à café de réglisse dans 15 cl d’eau frémissante. Boire 1 à 3 tasses par jour
  • Racine de pissenlit : faire infuser 1 cuillère à café dans une tasse d’eau bouillante, boire 1 à 3 tasses par jour
  • Patience : prendre 20 à 40 gouttes de teinture mère 15 minutes avant les 3 repas quotidien

• Laxatif moyen

  • Graine de lin : prendre 1 cuillère à soupe de graines moulues 2 à 3 fois par jour dans une compote ou un jus de fruits frais
  • Psyllium ou Ispaghul : 1 à 3 cuillères à soupe de poudre par jour, à diluer dans de l’eau, une soupe ou du jus de fruits frais ou laisser macérer 1 à 2 cuillères à café de graines. Toujours boire au moins ¼ de litre d’eau après chaque prise.
  • Graines de chia : faire tremper 1 cuillère à café de graines sèches dans un verre d’eau pendant plusieurs heures. Remuer et laisser à nouveau reposer quelques heures. Boire ce mélange 2 fois par jour (matin et soir)
  • Fucus ou varech : prendre 20 à 50 gouttes par jour de teinture mère

• Laxatif fort (Ne pas dépasser 1 semaine à 10 jours d’utilisation en continu)

  • Séné : boire 20 à 40 gouttes de teinture mère juste avant le coucher ou faire infuser 2 cuillères à café de fruits de séné dans une tasse d’eau bouillante.
  • Bourdaine : porter à ébullition 5 gr de bourdaine dans 20 cl d’eau. Laisser bouillir 10 minutes puis faire reposer le tout 2 h environ. Boire 1 tasse 3 fois par jour.
  • Ecorce sèche de cascara sagrada : prendre 100 mg d’extrait d’écorce au coucher.

L’homéopathie

Prendre 5 granules de ces remèdes (en 5 ou 7 CH) en fonction de l’état de ses selles :

• • Opium : selles noires, dures, sèches et difficile à expulser
  • Graphite : selles volumineuses entourées de mucus
  • Natrum muriaticum : selles sèches, dures, en forme de petites billes
  • Bryona : selles dures, grosses et sombres avec muqueuses sèches
  • Platina : constipation occasionnée par un voyage

La gemmothérapie

Cette cure est assez longue mais en prévention, vous pouvez prendre 10 gouttes de macérat de bourgeons d’airelles dans 1 cuillère à café d’eau, 1 fois par jour le matin à jeun durant 2 mois.

Les compléments alimentaires

Si vous avez une flore intestinale défaillante, vous pouvez prendre des probiotiques. Ils ont la propriété d’améliorer le transit en régulant la motilité intestinale et de faciliter l’absorption des minéraux et vitamines. Parmi les probiotiques intéressants, vous pouvez opter pour le Lactobacillus casei, le Bifidobacterium lactis ou encore le Lactobacillus acidophilus. A chaque repas, prendre 1 sachet ou 1 gélule durant 10 jours.
A défaut, vous pouvez opter pour 1 yaourt sans sucre à base d’acidophilus par jour.

Faire une cure de chlorure de magnésium s’avère efficace contre la constipation et permet de lutter contre les spasmes musculaires. Il permet d’activer la motricité de l’intestin. Diluer 20 gr de chlorure de magnésium dans 1 litre d’eau. Boire cette préparation 3 fois par jour. A conserver au réfrigérateur.

Les massages aux Huiles Essentielles

Ne négligez pas ce soin car se masser le ventre permet de détendre les tissus du ventre, ce qui améliore le transit intestinal.
Il suffit pour cela de s’allonger sur le dos et de fléchir les genoux. Ensuite, se masser le ventre tout autour du nombril dans le sens des aiguilles d’une montre avec 1 cuillère à soupe d’huile végétale (nigelle, olive ou autres) additionnée d’1 à 2 gouttes d’huile essentielle de basilic ou de romarin.
Effectuez ce massage 2 à 3 minutes.
Puis placez une bouillote chaude sur le bas ventre pour terminer le soin.

L’acupression

Cette technique de pression manuelle qui s’inspire de l’acupuncture mais sans les aiguilles peut être efficace en cas de constipation car elle va aider à stimuler la digestion et donc les intestins. Il suffit d’appuyer avec le pouce et l’index de l’autre main sur l’intersection entre le pouce et l’index (appelée palmure) durant 2 minutes. Cette pression peut être renouvelée tous les jours jusqu’à disparition des symptômes.

La réflexologie plantaire

Faire appel à un praticien en réflexologie plantaire peut être très bénéfique en cas de constipation chronique. Le praticien va stimuler certaines zones réflexes qui sont en lien avec le système digestif ainsi que d’autres zones (comme le système nerveux ou hormonal) en fonction de l’origine de votre constipation. Ces séances vous apporteront un soulagement et un sentiment de bien-être.

Il existe également d’autres soins naturels pour lutter contre la constipation tels que l’hydrothérapie du colon, les douches rectales ou les bains dérivatifs. Ces soins demandant une certaine maitrise, je vous invite à vous rapprocher d’un naturopathe pour en savoir plus.

Les limites de la naturopathie

Certains cas de constipation aggravées ne peuvent être traité de manière naturelle et nécessite donc une consultation médicale rapide. Si vous constatez l’un des symptômes suivants, consultez rapidement votre médecin traitant :

• • Sang dans les selles
  • Amaigrissement soudain
  • Perte d’appétit
  • Fièvre
  • Douleurs abdominales
  • Nausées et vomissements
  • Alternance constipation et diarrhée

Quant à l’occlusion intestinale (arrêt total du passage des matières fécales mais aussi des gaz avec parfois certains des symptômes cités ci-dessus), ceci relève de l’urgence vitale et nécessite une hospitalisation rapide ! Donc rendez-vous directement aux urgences, si vous pensez être dans ce cas.

Toutes ces techniques naturelles ne peuvent s’appliquer à tous. Si vous êtes enceinte, allaitante ou si vous souffrez d’une pathologie chronique comme le diabète ou l’hypertension, il convient d’en parler avec votre médecin traitant avant toute automédication ou prise de complément naturel.