Le diaphragme pelvien ou aussi appelé plancher pelvien assure le maintien de la pression abdominale et viscérale. Celui-ci peut-être affecté par de nombreuses pathologies comme l’incontinence urinaire ou fécale, la hernie périnéale ou bien encore le prolapsus génital. Aujourd’hui, zoom sur le diaphragme pelvien.
Table des matières
Anatomie et structure du diaphragme pelvien
Le diaphragme pelvien se situe dans la région du bassin et constitue un ensemble de muscles, de membranes fibreuses et de ligaments. Son rôle est de maintenir la pression abdominale et de soutenir le poids des viscères. Il agit comme un stabilisateur sur l’ensemble des organes du bassin d’où son deuxième nom de plancher pelvien.
Le diaphragme pelvien est constitué de deux muscles :
- l’élévateur de l’anus (ancienne dénomination : releveur de l’anus) ;
- le coccygien.
L’élévateur de l’anus est un muscle pair et symétrique qui forme le fond du pelvis et s’étend à l’épine sciatique et au coccyx. En forme d’entonnoir, il assure les mouvements du rectum pour la continence anale et la défécation.
Le coccygien est un muscle pair très mince situé également au niveau du pelvis et représente la partie dorsale du diaphragme pelvien. Il se positionne au niveau du sacrum et du coccyx. Son rôle est également impliqué dans le soutien des organes viscéraux.
Rôle du plancher pelvien
Le diaphragme pelvien à des fonctions multiples sur notre organisme :
- Participe à la miction et au soutien de la vessie ;
- Intervient dans le cheminement et l’expulsion des selles ;
- Aide au soutien et à l’équilibre du corps.
- Participe à la sexualité, à la conception et à l’accouchement.
Celui-ci peut être également soumis à des dysfonctions plus ou moins importantes. Voyons de plus près, quelles sont les pathologies qui peuvent affecter le plancher pelvien ?!
Pathologies liées au diaphragme pelvien
L’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire traduit la perte involontaire et non contrôlable des urines par l’urètre. Ce phénomène est fréquent puisqu’il touche environ une femme sur 3 âgée de plus de 70 ans et plus largement environ 2,6 millions de personnes de plus de 65 ans.
Les fuites urinaires sont souvent présentes en cas de prolapsus génital, de chirurgie de la prostate ou après toute intervention au niveau de l’abdomen ou du bassin. Les pertes urinaires se manifestent également à la suite d’une grossesse ou d’un accouchement difficile qui entraîne des lésions au niveau de l’appareil génital chez la femme.
Les lésions les plus connues sont :
- l’épisiotomie ;
- la déchirure périnéale ;
- l’utilisation d’instruments gynécologiques (forceps, ventouse…).
Le lien entre incontinence urinaire et diaphragme pelvien est que le plancher pelvien assure l’ouverture et la fermeture de la vessie. Avec le temps, le périnée devient moins résistant et s’affaiblit ce qui entraîne des pertes involontaires d’urines.
L’incontinence fécale
L’incontinence fécale désigne l’émission de selles involontaire et incontrôlée en dehors d’une infection occasionnelle comme la gastro-entérite ou les épisodes diarrhéiques. On parle d’incontinence anale lorsque la personne n’est pas en capacité de retenir un gaz et/ou des selles.
La plupart du temps l’incontinence fécale est due à une lésion au niveau des nerfs ou des muscles de l’anus ou du rectum. Elle peut aussi être la conséquence de pathologies chroniques comme la maladie de parkinson, le syndrome inflammatoire intestinal ou le diabète.
Le lien entre plancher pelvien et incontinence fécale est toujours aussi proche. Tout comme dans l’incontinence urinaire, les muscles sphinctériens s’affaiblissent et perdent en tonicité. Le retient et le contrôle des selles deviennent beaucoup plus difficile pour la personne.
La hernie périnéale
La hernie périnéale se caractérise par un gonflement anormal au niveau de la région du périnée plus particulièrement à proximité de l’anus. Cette affection est causée par des chirurgies mal-réalisées à la suite d’un cancer de la prostate ou d’une maladie urinaire. La hernie périnéale peut se manifester suite à l’atrophie du muscle élévateur de l’anus ou à une lésion au niveau du nerf pudendal situé entre les organes génitaux et l’anus.
Cette pathologie à de nombreuses conséquences au niveau du plancher pelvien, car elle entraîne un affaiblissement musculaire au niveau du périnée et une diminution de la réception sensorielle et nerveuse.
Le prolapsus génital
Le prolapsus génital ou aussi appelé descente d’organes touche plus particulièrement les femmes. Il entraîne le glissement de l’utérus et de la vessie vers le bas. Ces organes exercent une pression sur le vagin, déforment la paroi vaginale et s’exposent au-delà de la vulve. Le risque d’infection est important et une intervention chirurgicale devient urgente.
Le prolapsus génital est favorisé par :
- des grossesses multiples ;
- des traumatismes obstétricaux ;
- un relâchement musculaire ou ligamentaire au niveau de plancher pelvien ;
- une hyperpression intra-abdominale répétée.
Le cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est un adénocarcinome dans 90 % des cas. Les cellules cancérigènes se développent au-dessus du tissu entourant la prostate. Cette affection sérieuse entraîne des troubles d’ordre sexuels. Chez l’homme, la cancer de la prostate favorise l’apparition de troubles de l’érection et de l’éjaculation. Chez la femme, la sécheresse vaginale ainsi que les dyspareunies sont fréquentes.
Globalement le cancer de la prostate affecte la solidité des muscles au niveau du diaphragme pelvien.
Les exercices de Kegel pour rééduquer le diaphragme pelvien
Selon plusieurs études, la rééducation périnéale permet de corriger les dysfonctionnements du plancher pelvien et d’améliorer la réponse musculaire et nerveuse au niveau du périnée. Elle est bénéfique pour traiter les fuites urinaires liées à l’âge ou à la suite d’un accouchement.
Elle prévient la descente d’organes et aide à contrôler les envies pressantes. La rééducation périnéale est autant proposée aux hommes qu’aux femmes. Elle consiste à réaliser des séances de relâchement et de contraction du périnée appelées les exercices de Kegel.
Leur but est de renforcer les muscles périnéaux tout favorisant un rééquilibrage harmonieux. Ces exercices sont conseillés pour :
- traiter les fuites urinaires ;
- prévenir le prolapsus génital ;
- retrouver un plaisir sexuel.
Ces exercices sont proposés parfois à la suite d’opérations uro-génitales
Chez l’homme, les exercices de Kegel sont conseillés après une prostatectomie ou pour traiter incontinence urinaire ou l’éjaculation précoce
À savoir
Une rééducation périnéale ne doit pas se réaliser sans l’avis de votre médecin. Pensez à consulter votre gynécologue, votre sage-femme ou votre ostéopathe pour obtenir un protocole de soin adapté.