L’analyse de la glycosurie est un examen réalisé au cours de la grossesse afin de déceler un diabète gestationnel. Cette pathologie touche 7 % des femmes enceintes. Alors, comment se déroule le diagnostic ? Comment interpréter les résultats ? Quelles sont les conséquences d’un diabète gestationnel sur la mère et l’enfant ? On vous dit tout dans cet article.
Table des matières
Analyse de la glycosurie : qu’est-ce que c’est ?
L’analyse de la glycosurie est une analyse médicale permettant d’identifier la présence anormale de sucre dans les urines. Cet examen est prescrit chez la femme enceinte pour détecter un diabète gestationnel. Ce test peut être également réalisé pour dépister un diabète de type 1 ou 2 ainsi qu’une anomalie rénale (syndrome de Fanconi…).
Le diabète gestationnel caractérise une intolérance au glucose associée à une hyperglycémie d’intensité variable pendant la grossesse. Pour rappel, l’hyperglycémie correspond à un taux anormalement élevé de sucre dans le sang, soit à un taux supérieur à 1,26 g/l (7 mmol/l). Le diabète gestationnel apparaît sous deux contextes :
- Le diabète reste silencieux pendant plusieurs années et se révèle pendant la grossesse. Il s’agit bien souvent d’un diabète de type 2.
- Le diabète se manifeste au 2ᵉ ou 3ᵉ trimestre de la grossesse et est dû à une résistance à l’insuline
Cette pathologie doit faire l’objet d’un suivi médical rigoureux et sérieux pour vous assurer une grossesse sans risque pour vous et votre enfant.
Comment se déroule un test de glycosurie ?
Cette analyse est fréquente puisqu’elle est réalisée tous les mois chez la femme enceinte. L’examen consiste à uriner dans un flacon stérile et à révéler la présence de sucre grâce à une bandelette réactive. L’analyse urinaire sert également à contrôler le taux de protéines dans les urines. Pendant la grossesse, le fonctionnement des reins est naturellement perturbé.
Il est possible de constater une protéinurie à faible dose qu’il est nécessaire de contrôler de manière préventive. Un taux élevé supérieur à 150 mg/jour peut soulever la présence d’une toxémie gravidique (pré-éclampsie), soit d’une infection urinaire ou d’une néphropathie préexistante.
Qu’en est-il du test HGPO ?
L’examen de la glycosurie est souvent effectué en complémentarité d’un examen appelé : ‘’Test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO)’’ au cours de la 24ᵉ semaine et 28ᵉ semaine d’aménorrhée. Le test permet également de déceler un diabète gestationnel. L’examen consiste à réaliser une première prise de sang à jeun puis à boire une boisson sucrée à l’orange ou au citron contenant 75 g de glucose. La boisson doit être bue rapidement en moins de 3 minutes.
L’infirmier réalise des prises de sang successives à des rythmes bien précis afin de relever votre taux de glycémie. Généralement, un prélèvement sanguin est réalisé 30 minutes après l’ingestion de la boisson puis à 60 minutes et à 120 minutes.
L’examen doit être réalisé jusqu’à la fin. En cas de vomissement, le test sera annulé et reprogrammé. L’HGPO est pratiquée seulement en cas de glycosurie négative.
Comment interpréter les résultats d’une glycosurie ?
Le dépistage de la glycosurie est un examen obligatoire pendant la grossesse. Le test urinaire est réalisé tous les mois en complément d’une prise de sang. Le taux normal de la glycosurie chez la femme enceinte doit être inférieur à 0,5 g/l représenté par la valeur (<0,50) sur les analyses médicales. En cas de chiffres plus élevés, il est impératif de consulter votre gynécologue. Il sera le mieux placé pour interpréter vos résultats en fonction de votre contexte clinique.
La glycémie veineuse pour aider au diagnostic du diabète gestationnel
En cas de glycosurie élevée, des examens complémentaires seront effectués afin de déceler un diabète gestationnel. Notamment, une glycémie veineuse à jeun qui permet de connaître le taux de sucre dans le sang. Deux résultats peuvent être interprétés :
- Le diabète gestationnel est diagnostiqué lorsque l’analyse glycémique indique une valeur égale ou supérieure à 0.92 g/L.
- Le diabète de type 2 est constaté lorsque les résultats indiquent une valeur supérieure ou égale à 1.26 g/L.
Le diabète gestationnel peut apparaître à tout moment pendant la grossesse. Il est donc important d’être assidue dans vos rendez-vous mensuels. Lorsque le diagnostic est posé, vous serez orienté vers une diététicienne ainsi qu’un diabétologue pour vous accompagner dans la prise en charge de votre affection.
Diabète gestationnel : quels sont les dangers pour le mère et l’enfant ?
Cette pathologie nécessite une surveillance médicale sérieuse et indispensable. Les conséquences chez la mère peuvent être :
- Une hypertension artérielle gravidique ;
- Une pré-éclampsie (toxémie gravidique) ;
- Une insuffisance rénale ;
- Des troubles de la coagulation ;
- Un diabète chronique après l’accouchement ;
Le diabète gestationnel peut engendrer le décollement du placenta et perturber les échanges avec le fœtus. Cette incidence peut provoquer un accouchement prématuré.
Chez le fœtus, les risques sont principalement un retard de croissance ou une macrosomie. Cette particularité désigne un enfant ayant un poids de plus de 4 kg à la naissance. Cette anomalie peut être problématique pendant l’accouchement. Il sera possiblement nécessaire d’utiliser des instruments d’extraction ou d’avoir recours à une césarienne pour aider le bébé à sortir.
Le diabète gestationnel peut avoir un impact sur la santé de l’enfant après sa venue au monde. En effet, le nourrisson peut présenter une hypoglycémie pendant son premier bilan. À l’âge adulte, l’enfant a un risque de développer une obésité ou une intolérance au glucose.
Quelles sont les mesures hygiéno-diététiques à prendre ?
En cas de diabète gestationnel, il est recommandé de suivre un régime alimentaire en évitant la consommation d’aliments avec un index glycémique élevé. Plusieurs conditions sont à respecter :
- Vous devez prendre 3 repas et 2 à 3 collations par jour afin de limiter les crises d’hyperglycémie ;
- Ne sautez aucun repas et mangez à des heures régulières ;
- Variez vos assiettes en équilibrant avec une protéine, un légume et un féculent ;
- Évitez la consommation d’aliments contenant du sucre : miel, confiture… ;
- Remplacez le sucre par de la stévia ;
- Consommez des fruits…
Pour vous aider à programmer vos repas, vous pouvez utiliser un carnet journalier qui servira également de référence auprès de votre diabétologue pour votre suivi médical.
En complément de votre alimentation, il est conseillé de pratiquer 30 minutes de sport 3 à 4 fois par semaine. En période de grossesse, vous pouvez marcher, faire du yoga, de la natation, du vélo d’appartement et de la gymnastique douce.
Source :
- Pour tout comprendre sur le diabète gestationnel – diabéte.fr
- Diabète gestationnel – ameli.fr
- Comprendre le diabète – Diabète Québec