Initialement conçue pour les malformations congénitales, accidentelles ou pathologiques, la chirurgie réparatrice a étendu son champ d’action vers la chirurgie esthétique. L’objectif n’est plus seulement de réparer une lésion, mais d’améliorer ou de modifier l’apparence d’un individu pour supprimer les disgrâces physiques. En France, la chirurgie esthétique la plus pratiquée est la liposuccion avec 20 % d’interventions chaque année suivit de l’augmentation mammaire (19 %) et de la blépharoplastie (11 %).
Table des matières
Qu’est-ce que la liposuccion ?
La liposuccion ou la lipoaspiration est une opération chirurgicale qui consiste à supprimer définitivement les amas de graisses localisés dans les zones dites de stockage. Ces excès graisseux appelés lipoméries s’installent dans le tissu adipeux situé dans l’hypoderme. Cet organe contient des adipocytes. Ces minuscules cellules servent de capsule pour accueillir la graisse du corps. Les adipocytes peuvent changer considérablement de taille en fonction de la morphologie de l’individu. Le tissu adipeux exerce deux fonctions au sein de l’organisme celui de conserver la chaleur corporelle grâce à la régulation de l’homéostasie et de constituer une source énergétique permettant de libérer la matière graisseuse en cas de besoin physiologique. Lorsque le corps encaisse plus de gras qu’il n’en élimine, le tissu adipeux grossit, s’enflamme et créer des zones de surcharge prenant une forme extérieure très disgracieuse (bourrelet, cellulite…) au niveau du cou, des bras, des seins, du ventre, des fesses, des hanches, des cuisses et des mollets. La liposuccion travaille sur la réparation et l’amélioration de ces zones permettant un remodelage corporel pour rendre la silhouette plus fine et plus harmonieuse. La lipoaspiration n’est pas un traitement contre la surcharge pondérale ou l’obésité. Elle permet uniquement de retirer les graisses ne pouvant être éliminées par le sport ou les régimes amincissants. Cette pratique permet également d’extraire de la graisse pour la réinjecter à un autre endroit du corps, c’est ce qu’on appelle la liposculpture.
En quoi consiste la liposuccion ?
Sous anesthésie, le chirurgien plastique réalise de très fines incisions dans la peau. Ces galeries sont réalisées à partir d’un poinçon à biopsie (ou punch) et servent de zone d’entrée pour les canules. À l’extrémité de ces canules se trouvent de micro-orifices permettant d’accrocher la graisse et de l’aspirer. Celles-ci sont reliées à un tuyau en plastique, lui-même assemblé à un moteur d’aspiration à pression négative et à une pompe de récupération en circuit fermé.
Quels sont les caractéristiques des matériaux utilisés ?
L’utilisation des matériaux varie en fonction de la technique employée. La méthode la plus courante est la liposuccion tumescente. Les instruments sont spécialement conçus et étudiés pour le traitement des tissus.
- Les micro-canules sont constituées d’une tige en acier inoxydable mesurant 3 millimètres. Cette tige est rattachée à son extrémité d’une canule-mousse arrondie et perforée de 3 trous. La canule peut être droite ou courbée et mesurer entre 3 et 5 millimètres. La taille de la canule dépend de la taille de l’incision et de la zone à ponctionner. La texture en mousse permet d’éviter des lésions traumatiques au niveau des tissus adipeux. Les micro-canules sont stérilisées ou à usage unique et reliées à une tubulure.
- La tubulure est en plastique et flexible. Sa transparence permet au chirurgien de visualiser la graisse aspirée et d’en contrôler la quantité. La tubulure est résistante au fort débit d’aspiration. La matière graisseuse est récoltée dans un bocal.
- Les flacons collecteurs sont en plastique ou en polycarbonate et servent à récupérer la graisse aspirée. La capacité de contenance peut gravir jusqu’à 5 litres. L’aspiration mécanique est réalisée par une machine.
- L’aspirateur chirurgical électrique assure un fonctionnement de succion précis et régulier. Grâce à une pédale, le chirurgien gère de manière optimale, l’aspiration des graisses tout en continuant à se concentrer sur la réalisation de l’intervention. L’aspirateur chirurgical électrique contient les collecteurs de graisse et la pièce à main permet de relier la tubulure aux micro-canules.
Combien d’incisions sont réalisées ?
Le nombre de galeries cutanées est déterminé par la taille et l’emplacement de la zone à traiter ainsi que la méthode de travail. Par exemple, si le chirurgien choisit d’utiliser des micro-canules à petit diamètre, il devra réaliser entre 4 et 12 galeries d’écoulement, voir plus sur une petite surface cutanée. L’ouverture des incisions s’étend entre 3 et 5 mm. Les micro-canules passent par ces incisions afin d’atteindre le tissu adipeux. La grandeur d’incision dépend de l’épaisseur des canules. Les canules d’un diamètre plus étendu demandent une incision cutanée d’environ 5 millimètres. Cette pratique nécessite quelques points.
Quels sont les bénéfices de la liposuccion ?
La liposuccion permet de venir à bout de kilos superflus et de bourrelets disgracieux en affinant la silhouette. Cette opération chirurgicale obtient des résultats hautement satisfaisants. L’intervention est pérenne et définitive. Les zones traitées ne seront plus des zones d’accumulation graisseuse.
Vous avez envie de sauter le pas et de vous débarrasser définitivement de la graisse excédentaire au niveau du ventre, des bras ou des cuisses pour retrouver une silhouette homogène ?
Quelles sont les différentes techniques de liposuccion ?
Les techniques esthétiques et chirurgicales sont en constante évolution et demande de la part des professionnels une mise à jour régulière et assidue de leur pratique. Les progrès en la matière permettent aujourd’hui d’obtenir des résultats naturels en limitant les traumatismes cutanés.
La liposuccion tumescente
Technique devenue incontournable, la liposuccion tumescente est essentiellement conçue pour réduire les ecchymoses et la douleur post-opératoire. Cette technique consiste à injecter dans les tissus sous-cutanés une solution anesthésique diluée contenant du sérum physiologique, de l’adrénaline et de lidocaïne. L’adrénaline provoque une vasoconstriction permettant de réduire considérablement les saignements et d’éviter une transfusion sanguine. Cette anesthésie locale permet une sédation optimale et réduit les complications chirurgicales. En pratique, le chirurgien insère sous la peau des micro-canules permettant de recueillir la graisse et de la retirer via un système d’aspiration sous vide.
La liposuccion douce
Réalisée sous anesthésie locale, la liposuccion douce s’applique pour les petites zones à faible densité graisseuse. À l’aide d’une seringue contenant à son extrémité des micro-canules, le chirurgien effectue une aspiration par dépression. Le geste est doux, sur et réduit le risque d’irrégularités au niveau de la peau. Cette intervention a pour avantage de permettre un retour rapide à la vie active et de réduire la durée des soins après l’opération.
La liposuccion par ultrasons
Alternative efficace à la liposuccion chirurgicale, cette technique consiste à briser les adipocytes et à affaiblir les tissus lipidiques à l’aide d’un transducteur ultrasonique diffusant des ondes sonores à une fréquence de 2Mhz. Les amas sont ensuite aspirés par une sonde très fine. La liposuccion par ultrasons permet de lisser et de raffermir la peau. Cette intervention est non-invasive et laisse aucune marque sur la peau.
La liposuccion assistée par hydrojets
Approche plus douce pour la peau, cette intervention utilise des jets hydrosalins pour désincruster la graisse et supprimer les cellules adipeuses. Au fur et à mesure de l’opération, la matière est pompée par une canule. La liposuccion assistée par hydrojets permet de minimiser les traumatismes sur les tissus organiques et d’obtenir d’excellents résultats sans déformation cutanée.
Combien de quantité de graisse peut-être retirée ?
Afin de garantir un résultat optimal et visible, le patient doit être au plus proche de son poids idéal selon l’indice de Masse Corporel (IMC). Une liposuccion ne peut être appliquée chez une personne en trop grand surpoids ou dans le cas d’une obésité morbide. La peau étant restée longuement étirée, les fibres de collagène et d’élastine se sont endommagées. Par conséquent, la peau perd de son élasticité et de sa capacité à se rétracter. Cet état peut provoquer un relâchement cutané prononcé après l’intervention. À ce jour, il est possible de retirer en moyenne jusqu’à 4 à 5 litres de graisse par séance. Au-delà, une trop grande aspiration de graisse peut causer de graves troubles métaboliques. En réalité, lors de l’intervention, beaucoup de plasma et de sang sont éliminés. Si l’apport sanguin diminue fortement, celui-ci entraîne une anémie. Cette carence provoque instantanément une grande fatigabilité et des céphalées et plus gravement des malaises répétés et des difficultés cardiaques et respiratoires jusqu’à nécessiter une transfusion sanguine. D’autant plus qu’une aspiration trop importante ne garantit pas une peau sans défaut. En effet, la peau peut prendre un aspect vieilli ou former des vagues inesthétiques.
Comment se déroule les rendez-vous pré-opération ?
La première consultation avec le chirurgien
Le chirurgien recueille vos informations administratives et cherche à connaître votre anamnèse médicale. Il vous demandera par exemple si vous avez subi des opérations, si vous suivez actuellement un traitement ou bien si vous avez une pathologie chronique comme de l’hypertension ou du diabète qui pourrait causer des risques cardiovasculaires pendant l’intervention. L’échange poursuivra sur votre histoire pondérale : hygiène alimentaire, activité physique, régimes, antécédents familiaux d’obésité… Vous allez pouvoir expliquer vos attentes concernant la liposuccion et ce pourquoi vous souhaitez la faire.
Ensuite, il procédera à un examen physique afin d’observer votre silhouette et la qualité de votre peau. Ce temps d’observation permettra d’identifier les excédents graisseux, la présence de lésions dermatologiques (cicatrices, vergetures, cellulite…) et d’apprécier par de nombreux tests cutanés, l’épaisseur, la réactivité et la capacité de rétractation de votre peau.
Après ce diagnostic, le chirurgien est en capacité de vous dire ce qu’il est possible de faire et comment l’intervention va se dérouler. Il vous indique également les risques et les complications de l’opération. Profitez de ce moment pour lui poser toutes vos questions.
À la fin du rendez-vous, le chirurgien vous remet un devis comprenant ses frais d’honoraires ainsi que celui de l’anesthésiste et les frais relatifs à l’opération ainsi qu’un consentement éclairée à signer et à remettre le jour de l’intervention. Vous recevrez également une fiche de la Société française de chirurgie esthétique vous expliquant le déroulement de l’intervention et les risques éventuels. Le devis est valable pendant 3 mois.
Et ensuite ?
Après avoir pris la décision de vous faire opérer, votre chirurgien vous remettra une ordonnance pour une consultation d’anesthésie. Ce rendez-vous est obligatoire. L’anesthésiste établit un dossier médical avec vos antécédents chirurgicaux et médicaux, vos allergies et vos addictions (tabac, drogue…) afin de connaître une possible contre-indication et d’éviter tous risques potentiels pendant l’intervention.
Le deuxième rendez-vous avec le chirurgien
Ce rendez-vous est optionnel mais recommandé. C’est l’occasion de poser vos dernières questions et d’obtenir des informations supplémentaires concernant l’opération. Cette entrevue sert à fixer la date d’intervention et à déterminer la quantité de matière graisseuse à retirer.
Le JOUR-J
Vous êtes accueilli à la clinique le matin même de votre intervention. Le chirurgien viendra vous voir pour réaliser les tracés corporels qui lui serviront de repères lors de l’intervention ainsi que des clichés photographiques pour comparer les résultats avant-après. Par la suite, un soignant viendra vous chercher pour vous amener au bloc opératoire. L’intervention dure entre 30 minutes et 2 heures.
Combien coûte une liposuccion ?
Le prix de la liposuccion varie en fonction de la zone à traiter et de la quantité de graisse à éliminer. Le coût se situe en moyenne entre 500 € et 6000 €. L’opération n’est pas prise en charge par la sécurité sociale. Cependant certaines indications permettent d’être remboursé. C’est notamment le cas pour les patients atteints du syndrome de Launois-Bensaude ou de lipodystrophies. Certaines mutuelles peuvent prendre en charge partiellement les frais d’hospitalisation.
Quelles sont les suites post-opératoires ?
Quelques heures après votre opération, un gonflement et des ecchymoses apparaissent. Ces symptômes sont tout à fait normaux. Il sera utile de porter une contention jour et nuit afin de limiter l’enflure pendant environ 4 semaines. Les douleurs post-opératoire sont semblables à de grosses courbatures. Dans ce cas, votre chirurgien vous prescrira un traitement antalgique à prendre pendant 1 semaine. Vous allez pouvoir reprendre une activité physique après 2 à 3 jours de repos. Concernant les activités sportives, celles-ci dépendantes de votre capacité à récupérer et à gérer la douleur. Le chirurgien vous revoit en consultation post-opératoire 1 semaine après afin d’observer la bonne évolution de l’opération puis 1 mois et 3 mois après. Le résultat sera définitif et visible après 4 mois.
Quels sont les soins à effectuer après la cicatrisation ?
Il est recommandé de bien hydrater la peau de préférence avec une huile végétale comme de l’huile de coco ou de macadamia et d’effectuer un massage circulaire pour stimuler la circulation sanguine. Le drainage lymphatique est aussi très efficace. Il permet d’éliminer les toxines accumulées et d’optimiser le fonctionnement et le renouvellement des cellules cutanées.
Quels sont les risques de la liposuccion ?
La liposuccion est pratiquée à grande échelle dans le monde entier et les progrès en la matière font que cette technique est sure. Comme tout acte chirurgical, l’intervention peut occasionner des complications, mais cela reste extrêmement rare. L’intoxication médicamenteuse, l’œdème pulmonaire ou cutané, les infections, l’embolie pulmonaire, la phlébite, les lésions nerveuses ou musculaires et les nécroses cutanées sont les risques les plus graves.
Une liposuccion excessive et non-homogène peut entraîner des effets secondaires notamment des irrégularités. La peau peut présenter des vagues, des bosses et une aggravation du phénomène de « peau d’orange » ainsi qu’un relâchement cutané. C’est au chirurgien de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter ces défauts. Des retouches en ambulatoire peuvent être réalisées à partir du sixième mois suivant l’opération.
Comment éviter une prise de poids après une liposuccion ?
Les adipocytes n’ont pas la capacité de se multiplier. Les cellules restantes peuvent gonfler jusqu’à 100 fois. Il est recommandé de maintenir une bonne hygiène alimentaire en privilégiant les fruits et les légumes riches en fibres et les protéines faibles en matière grasse. Pensez à vous hydrater suffisamment dans la journée afin d’éliminer les impuretés de l’organisme. Pratiquez une activité physique régulière comme la gym Pilate ou la natation pour muscler et raffermir la silhouette. La massothérapie peut vous aider à maintenir une peau lisse et sans défaut.